Thèse soutenue

Le tyran grec, genèse et représentations d'un contre-modèle, Ve-1er siècle av. J.-C.

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Auteur / Autrice : Gerbert-Silvestre Bouyssou
Direction : Catherine Grandjean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire ancienne
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre tourangeau d'histoire et d'étude des sources (Tours, Indre-et-Loire)
Jury : Président / Présidente : Patrice Brun
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Couvenhes, Kostas Buraselis
Rapporteur / Rapporteuse : Vincent Azoulay

Résumé

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Cette thèse d'histoire culturelle propose de réfléchir à la genèse et aux évolutions des représentations grecques du tyran, en lien avec les transformations des formes de pouvoir, du Ve au Ier siècle avant J.-C. La recherche porte sur l’ensemble du monde hellénique et s'appuie sur un corpus de sources variées, littéraires, historiques et philosophiques, épigraphiques ou numismatiques. L'enjeu est en effet de comprendre l'évolution des interactions entre, d'une part, les approches juridiques, politiques ou historiques des tyrans, et, d'autre part, leurs représentations philosophiques et littéraires. À l'époque classique les considérations politiques, institutionnelles ou juridiques s'articulèrent aux représentations d'ordre éthique exprimant des jugements de valeur condamnant la cruauté et la tryphè du tyran. Puis, à partir du IVe siècle, les lieux communs à l’oeuvre dans ses représentations le transformèrent en une figure du mauvais souverain caractérisé par l'hybris et la souillure qu'il répand au sein de la cité. Ce processus amena à faire progressivement du tyran un contre-modèle absolu, opposé à la cité classique comme à la figure du roi idéal de l'époque hellénistique. Figure de l'altérité et la marginalité, le tyran tient ainsi, paradoxalement, une place centrale dans les représentations politiques et philosophiques grecques : il représente l'ennemi contre lequel se soude la communauté politique