Auteur / Autrice : | Thi Tuyet Trinh Nguyen |
Direction : | Jean-Jacques Tatin-Gourier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres Modernes. Littérature française |
Date : | Soutenance le 28/03/2014 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Interactions culturelles et discursives (Tours) |
Jury : | Président / Présidente : Christine de Gemeaux |
Examinateurs / Examinatrices : Lydia Vasquez, Dragan Bogojevic, Fatiha Alaoui Cherifi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les journaux des militaires français engagés dans la pacification du Vietnam (1885-1900) ne reprennent pas les stéréotypes du discours colonial. Les manuels scolaires de la Troisième République exaltent au contraire la conquête de l’Indochine et les progrès qui, selon eux, s’ensuivent nécessairement. Il en est de même de la littérature pour la jeunesse qui met de plus l’accent sur l’environnement naturel indochinois propice à tous les rêves et à toutes les aventures. Mais l’opinion publique française a sans doute été avant tout marquée par les nombreuses expositions coloniales où la part des divers pays d’Indochine est de plus en plus importante et culmine à Paris avec la grande exposition coloniale internationale de 1931. C’est notamment dans ce contexte qu’émerge, par delà la prééminence longtemps postulée de l’art khmer, un discours patrimonial nouveau sur la diversité et la spécificité des arts indochinois (annamite, cham, khmer et laotien) qui constituera, avec l’aide des sociétés savantes de la colonie (Ecole Française d’Extrême Orient, Société des Amis du Vieux Hué) l’une des bases du discours touristique colonial naissant. Mais ces représentations de l'Indochine pacifiée, engagée sur la voie de la civilisation et du progrès, sont vite sapées par le flux d'informations concernant les soulèvements populaires vietnamiens de 1930 et leur répression. Les voix des Vietnamiens de France en nombre croissant (étudiants, travailleurs, intellectuels et militants indépendantistes) et celles de grandes figures du reportage (André Viollis convergent alors et ébranlent alors toute l'imagerie coloniale. Toute une production littéraire francophone (pour l'essentiel romanesque et se présentant volontiers comme "indochinoise") avait de longue date -de Jules Boissière à Pouvourville et à Farrère - rompu avec l'imagerie coloniale et son optimisme : satire du "Tonkin où l'on s'amuse" (Pouvourville) et des milieux coloniaux (Farrère, les Civilisés, 1905), constat d'un irréductible attachement des vietnamiens à leur indépendance (Jules Boissière)