Thèse soutenue

Place du médecin généraliste dans la nouvelle organisation des soins en cancérologie
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Marie-Eve Rougé Bugat
Direction : Maryse Lapeyre-MestrePascale Grosclaude
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pharmacologie
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

FR  |  
EN

La prise en charge des patients atteints de cancer sollicite les médecins généralistes (MG). Le MG partage son action entre la prévention, le dépistage, l'annonce et le suivi. Le suivi des patients atteints de cancer est lui-même réparti entre la gestion des effets indésirables de la maladie et les complications dues au cancer lui-même. A Toulouse, l'Institut Universitaire du cancer (IUC) ouvre ses portes prochainement. L'interface de la médecine libérale et hospitalière sera donc un enjeu important pour permettre à tous les patients de la région de recevoir des soins mais également de rentrer à domicile dans de bonnes conditions. Les liens entre l'oncologie et la MG vont devoir se resserrer et les disciplines devront se comprendre. La première partie du travail consiste à explorer les différentes phases de l'annonce du diagnostic de cancer par le MG. Les résultats indiquent que l'annonce du cancer se réalise en trois phases : la " pré-annonce ", l'annonce institutionnelle et la " post annonce ". La seconde partie consiste à d'étudier le rôle du MG dans l'information du patient et de sa famille, lors de l'entrée en phase palliative des patients atteints de cancer du poumon. 77% des patients ont vu leur MG après l'annonce du diagnostic initial et 53% attendaient une information sur le pronostic. Les MG disent avoir des difficultés à répondre aux attentes d'information des patients et de leurs familles en situation palliative. Un troisième travail a été de comprendre l'enjeu pour la MG de repérer les patients âgés " fragiles " et " pré-fragiles ". Ils constituent une population cible pouvant bénéficier d'interventions spécifiques pour retarder l'entrée dans la dépendance. Ces patients ne sont, à ce stade, pas encore vus par le gériatre. Près d'un tiers des cancers surviennent chez les plus de 75 ans. La vitesse de marche a été testée et s'avère être un outil décisif. Dans une quatrième partie, nous avons développé des fiches descriptives des effets indésirables des chimiothérapies anti-cancéreuses et des conduites à tenir pour les MG. L'évaluation s'est déroulée en 3 temps : le recueil des attentes, l'opinion sur les fiches et l'utilité des fiches. 200 MG concernés ayant des patients en cours de chimiothérapie ont été interrogés. Plus de 70% les ont utilisées et les ont trouvées utiles. Un projet de surveillance alternée des patientes atteintes de cancer du sein en Midi-Pyrénées, cinquième partie de mon travail de thèse, a été lancé en 2010. Les résultats de cette étude prospective interventionnelle ont été obtenus à la fin de l'année 2013. Le modèle de surveillance que nous avons proposé est décevant. Les oncologues adhèrent peu au dispositif et les MG ne tracent pas les consultations de surveillance de façon systématique. Enfin, dans le but de réduire les inégalités de santé face aux cancers, nous avons développé un projet permettant d'améliorer la reconnaissance des cancers en maladies professionnelles. Ce projet prospectif et interventionnel permet de repérer les patients concernés, de reconstruire leur parcours professionnel et d'aider les MG dans les démarches de déclaration. Tous les dossiers proposés ont été reconnus en maladie professionnelle. Cette thèse permet de mettre en place des actions concrètes dans le but d'améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer. Ces travaux permettent de faire le lien entre l'oncologie et la médecine générale en redonnant aux médecins généralistes leur place dans l'organisation des soins en cancérologie.