Thèse soutenue

Plasticité fonctionnelle des cellules « Natural Killer » déciduales dans les conditions physiologiques et infectieuses

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Auteur / Autrice : Johan Siewiera
Direction : Nabila Jabrane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Toulouse 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au début de la grossesse, des cellules Natural Killer (NK) sont massivement recrutées au niveau de l'utérus et constituent la population immunitaire maternelle majoritaire au niveau du site d'implantation embryonnaire, la decidua basalis. Les cellules NK déciduales (dNK) présentent des propriétés uniques par rapport aux autres populations de cellules NK. Leur fonction principale est l'aide à l'implantation embryonnaire et au bon déroulement de la grossesse. Les fonctions des cellules NK sont contrôlées par les nombreux récepteurs activateurs et inhibiteurs qu'elles expriment. Les récepteurs de cytotoxicité naturels (NCR) NKp30, NKp44 et NKp46 sont exprimés aussi bien par les cellules dNK que les cellules NK du sang périphérique (pNK). Toutefois, leur fonction diffère entre les deux populations. Ainsi, bien que les cellules NK soient des cellules cytotoxiques, ce potentiel est parfaitement contrôlé dans la decidua, afin d'éviter des dommages aux cellules fœtales semi-allogéniques. Pourtant le fœtus est susceptible d'être infecté in utero par des pathogènes de la mère. Durant la première partie de ma thèse, nous avons analysé l'implication des cellules dNK dans la protection du fœtus contre les infections congénitales par le cytomégalovirus humain (HCMV). Nous avons mis au point un nouveau modèle d'infection de cellules stromales de decidua in vitro, afin d'étudier les mécanismes mis en jeu lors d'une réponse immune protectrice dans l'utérus gestant. Nous avons montré que les cellules dNK forment des synapses immunologiques activatrices avec des cellules cibles autologues infectées par le HCMV. Elles acquièrent un potentiel cytotoxique et sont capables de lyser les cibles infectées après engagement de récepteurs activateurs, notamment NKG2D et NKG2C. En réponse aux cellules infectées par le HCMV, les cellules dNK modifient leur profil de sécrétion de cytokines et de chimiokines. Cette première partie nous a permis de suggérer que les cellules dNK sont capables d'apporter une protection au fœtus contre les transmissions verticales de certains pathogènes. Durant la second partie de ma thèse, je me suis intéressé aux mécanismes moléculaires responsables des différences fonctionnelles entre cellules dNK et cellules pNK, notamment en ce qui concerne les NCR. Les gènes qui codent les trois NCR subissent un épissage alternatif qui donne naissance à plusieurs variants. Les protéines issues de cet épissage sont très proches en termes de séquence mais elles présentent des différences fonctionnelles. Nous avons ainsi pu montrer que les cellules dNK expriment différemment les transcrits alternatifs de NKp30 et NKp44 par rapport aux cellules pNK. Nous avons également pu démontrer que l'épissage '' sélectif '' des transcrits des NCR est sous l'influence de l'environnement cytokinique particulier de la decidua basalis. En effet, des cellules pNK cultivées dans des cocktails de cytokines définis modifient le profil d'épissage des ARNm de NKp30 et NKp44. L'environnement de la grossesse pourrait donc influer sur l'expression et la fonction des récepteurs des cellules NK, pour les adapter à leur rôle dans le bon déroulement de la grossesse.