Thèse soutenue

Ethnographie des mémoires de la guerre au Pérou (1980-2000) : vivants, morts et souffrants dans les communautés paysannes andines

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Auteur / Autrice : Dorothée Delacroix
Direction : Marlène Albert-LlorcaValérie Robin Azevedo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et historique
Date : Soutenance le 08/12/2014
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Galia Valtchinova
Examinateurs / Examinatrices : Marlène Albert-Llorca, Valérie Robin Azevedo, Luc Capdevila, Élisabeth Claverie, Anne-Marie Losonczy
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Capdevila, Élisabeth Claverie

Résumé

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Ce travail interroge la nature multidimensionnelle du processus mémoriel qui fait suite au conflit armé interne du Pérou (1980-2000). Il met en évidence la fluidité du statut de victime qui varie selon le contexte social d’énonciation et le type de discours auquel il correspond. Le regard que portent les militants de défense des droits de l’Homme sur les paysans des Andes, principales victimes de la guerre, est confronté aux regards que portent ces derniers sur eux-mêmes et sur leur place dans la société nationale. L’analyse des modalités et des enjeux politiques, sociaux et économiques des commémorations collectives autour de El Ojo que Llora (L’Œil qui pleure), un monument aux morts érigé à Lima puis reproduit dans une communauté paysanne des Andes, constituent un premier axe de ce travail. L’attention portée aux conceptions de la personne amène, dans un second temps, à aborder la complexité des expériences individuelles de la guerre et du rapport au monde des survivants. Le passage de la sphère publique à l’ethnographie de l’entre soi permet de mettre au jour l’importance que jouent, dans la construction mémorielle de ces communautés paysannes de l’Apurímac, les relations quotidiennes entre voisins et celles qui sont nouées avec les proches décédés durant le conflit. L’étiologie de certaines maladies, notamment, constitue un langage alternatif qui permet de parler de la guerre et de ses protagonistes autrement qu’à travers leur évocation explicite. Ainsi, vivants, morts et souffrants apparaissent comme autant de figures structurantes de cette recherche qui oscille entre dits et non-dits.