L'écriture et le réel du cancer : approche psychanalytique
Auteur / Autrice : | Nicolas Bendrihen |
Direction : | Sidi Askofaré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychopathologie |
Date : | Soutenance le 13/12/2014 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire Cliniques psychopathologique et interculturelle (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Macary |
Examinateurs / Examinatrices : Sidi Askofaré, Alain Abelhauser, Jacques Cabassut | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Abelhauser, Jacques Cabassut |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Au cours de la traversée du cancer, et parfois bien après, certains patients se mettent à écrire à propos de leur maladie. Et avec internet, il n’est plus nécessaire d’être un écrivain professionnel pour publier en ligne le récit de cette épreuve. C’est ce recours à l’écriture dans le cadre du cancer que cette thèse a choisi d’examiner dans une optique psychanalytique : le cancer et la mort sont pour le sujet des rencontres avec ce que Lacan qualifie de ''réel''. Nous posons que cette rencontre vient parfois déchirer la réalité psychique, faisant alors trauma, et pousse le sujet à tenter de réparer l’accroc ainsi formé. Quelle place prend l’écriture dans ce traitement du réel traumatique ? Bien que la littérature scientifique, à travers les protocoles d’''expressive writing'', ne retrouve pas de bénéfice clairement démontré de la pratique d’écriture dans le champ de l’oncologie, les patients écrivent, pourtant, parfois au-delà de toute recherche de bien-être. Qu’est-ce qui les pousse à écrire quand même ? Qu’est-ce que leur écriture vise ? A qui s’adressent-ils quand ils écrivent ? Pourquoi s’arrêtent-ils d’écrire, ou ne peuvent-ils pas s’arrêter d’écrire ? A travers la lecture de productions écrites de patients, de blogs, de sites de témoignages et d’entretiens avec des patients engagés dans une pratique d’écriture, nous verrons que l’écriture est multiple dans ses formes et dans les fonctions qu’elle occupe pour chacun. Elle nous enseigne sur la manière dont le sujet répond du réel rencontré : en le revoilant, ou parfois, plus rarement, en s’y affrontant sans le recouvrir, usant de la fonction de la lettre, concept dont Lacan a montré le lien avec le réel. Plusieurs conséquences pratiques sont formulées dans le champ de l’oncologie, et plus globalement sur la place de l’écrit dans le champ clinique.