La diversité culturelle au paléolitique moyen récent : le vasconien et sa signification au sein des faciès moustériens
Auteur / Autrice : | Marianne Deschamps |
Direction : | François Bon, Vincent Mourre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Soutenance le 26/09/2014 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (Toulouse ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Javier Baena Preysler |
Examinateurs / Examinatrices : François Bon, Vincent Mourre, Jacques Jaubert, Philip Van Peer, Guillaume Porraz | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques Jaubert, Philip Van Peer |
Mots clés
Résumé
La présence de hachereaux au sein de nombreux sites du Paléolithique moyen pyrénéo-cantabrique a conduit F. Bordes à définir en 1953 un faciès régional, le Vasconien. Par la suite, des analyses typologiques centrées sur la représentativité des outils retouchés ont remis en question la validité de ce faciès tandis que la présence récurrente mais sporadique de hachereaux dans des ensembles du Paléolithique moyen a entraîné l’idée d’une perduration depuis l’Acheuléen ibérique. Dans ce travail de ré-évaluation du Paléolithique moyen récent pyrénéo-cantabrique, une large gamme de données issues de plusieurs champs disciplinaires a été mobilisée. Ce renouveau du cadre contextuel se voit consolidé par l’obtention récente de datations absolues permettant de proposer un cadre chronologique précis pour le Moustérien à hachereaux de l’OIS 3. L’analyse de près 450 hachereaux provenant de neuf sites est fondée sur une caractérisation technologique, morphométrique et fonctionnelle de ces outils du Paléolithique moyen récent. Cette première étape de caractérisation est ensuite complétée par la comparaison avec un corpus de près de 200 hachereaux acheuléens provenant de sites localisés au sein de la même aire géographique. Les différences perçues entre ces deux populations, corrélées à un cadre chronologique redéfini, permet d’écarter l’idée d’une perduration ponctuelle de ces outils depuis l’Acheuléen et de les identifier comme l’expression d’une réinvention, leur octroyant de la sorte une nouvelle signification culturelle. Parallèlement, les séries lithiques provenant de 7 sites localisés au nord de la zone vasco-cantabrique ont été analysées selon les principes classiques de la technologie lithique. Ces ensembles sont issus de contextes topographiques variés (grotte, abri, plein air) et de milieux diversifiés (montagnard, littoral, aride). Bien qu’une variabilité attendue soit perceptible entre ces ensembles, le même fond technologique est présent et les différences perçues sont évaluées à l’aune de la fonction présumée des occupations. Interprétées en termes de complémentarité, ces différences autorisent à proposer l’hypothèse d’un modèle d’organisation territorial à faible mobilité impliquant cependant une structuration sociale complexe de ces sociétés de la fin du Paléolithique moyen. Un premier essai de construction d’une archéoséquence pour la région pyrénéo-cantabrique permet de mieux cerner l’homogénéité et la place du Vasconien au niveau régional ainsi que vis-à-vis des technocomplexes qui l’encadrent. Des comparaisons avec les différentes traditions techniques évoluant en synchronie (principalement le Moustérien de Tradition Acheuléenne) permettent également d’aborder la question de leur autonomie respective et de proposer de nouvelles aires d’influences techniques auxquelles elles sont soumises.