''A la baïonnette en ! '' : approche des imaginaires à l'épreuve de la guerre 1914-1918
Auteur / Autrice : | Cédric Marty |
Direction : | Rémy Cazals |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 08/02/2014 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Toulouse ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marc Olivier |
Examinateurs / Examinatrices : John N. Horne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Chanet, Antoine Prost |
Mots clés
Résumé
Par les sentiments qu’elle a suscités, les discours ou les images qu’elle a générés, la baïonnette offre à l’historien une entrée intéressante pour étudier les imaginaires à l’épreuve de la Première Guerre mondiale. Elle permet de s’interroger, par-delà la diversité des supports, sur les modèles dominants et leur remise en cause, avant et pendant la guerre. Pourquoi l’assaut et le combat « à la baïonnette », topoi de la représentation du combat avant 1914, tiennent une place prépondérante dans le discours de guerre qui se met en place dès les premières semaines ? Ancré dans des pratiques bien établies avant 1914, favorisé par le contexte spécifique des entrées en guerre, l’engouement pour la baïonnette se heurte cependant à la violence des affrontements qui ne lui laisse qu’une place très marginale. Les autorités militaires et les principaux producteurs de biens culturels se détournent au fil des mois des ressorts héroïques du début de la guerre pour amorcer, selon une chronologie propre à chaque acteur, un tournant discursif vers davantage de sobriété et de réalisme. La baïonnette témoigne donc de l’évolution du discours dominant. Cette arme invite également à travailler sur la réception par les contemporains de cet imaginaire, avant et pendant la guerre. Si la plupart des mobilisés étaient imprégnés de représentations conventionnelles du combat avant 1914, la réalité des assauts se révèle nettement plus éprouvante. Le positionnement des combattants face à cet imaginaire est complexe, oscillant entre colère, résignation et appropriation plus ou moins consciente, plus ou moins affichée, d’une représentation de la guerre erronée, certes, mais incontestablement puissante.