Thèse soutenue

La protection des consommateurs d'assurance sur la vie

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Auteur / Autrice : Francis Tagne
Direction : Hugues KenfackAlain Kenmogne Simo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance le 15/12/2014
Etablissement(s) : Toulouse 1 en cotutelle avec Université de Yaoundé II
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de droit privé (Toulouse)

Résumé

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En Afrique et particulièrement dans la zone CIMA, l’assurance vie classique représente moins d’un tiers du chiffre d’affaires de l’assurance, alors qu’à titre de comparaison, elle représente plus de deux tiers du chiffre d’affaires de l’assurance en France. L’une des nombreuses raisons du faible développement de l’assurance sur la vie dans l’espace CIMA est que les populations n’ont pas assez confiance au mécanisme de l’assurance et surtout aux assureurs qu’ils considèrent comme des arnaqueurs. Nous avons estimé qu’une réelle protection juridique des consommateurs d’assurance sur la vie pourrait modestement contribuer à développer cette activité dans ces pays où l’inexistence de véritables systèmes de protection sociale a laissé la place à une forme de solidarité informelle qui gagnerait beaucoup à être mieux organisée. En essayant de savoir contre qui et comment sont protégés les consommateurs d’assurance sur la vie dans l’espace CIMA, nous avons constaté que les Etats interviennent avant la souscription du contrat et même avant la rencontre des parties au contrat. Les professions d’assureur et d’intermédiaire d’assurance sont organisées et contrôlées aussi bien au niveau de leur accès que de leur exercice, dans l'intérêt des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de contrats d'assurance sur la vie. Des ratios et normes de gestions sont imposés pour s’assurer que l’assureur sera toujours capable de remplir ses engagements envers le souscripteur et le bénéficiaire. Dans la relation purement contractuelle, l’Etat intervient également pour veiller à ce que les clauses contractuelles ne soient pas abusives pour le souscripteur, et aussi pour imposer des obligations contractuelles et précontractuelles aux professionnels de l’assurance que sont l’assureur et les intermédiaires d’assurances. Il nous est donc ainsi apparu que l’assureur, nonobstant sa qualité de partenaire ou cocontractant est la principale personne de qui les consommateurs d’assurance sur la vie doivent être protégés. Mais le danger pouvant aussi venir d’ailleurs, les consommateurs d’assurance sur la vie devraient également être protégés contre les interventions de certaines autres personnes qui, contrairement à l’assureur, sont des tiers au contrat d’assurance. Il s’agit notamment des créanciers du souscripteur, ainsi que de ses descendants et même parfois de son conjoint. Pour garantir cette protection, le capital d’assurance a été rendu insaisissable, même si, comme nous l’avons constaté, ce principe d’insaisissabilité est de plus en plus mis à mal, notamment dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme et la délinquance fiscale.