D'une confrontation traumatisante à une rencontre libératrice : éducation non formelle et conditions d'une réciprocité relationnelle sourds-entendants
Auteur / Autrice : | Anna Sargsyan-Sablong |
Direction : | Henri Vieille-Grosjean |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 06/11/2014 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Triby |
Examinateurs / Examinatrices : Antigone Mouchtouris | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Marcel, Jean-Martin Rabot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse s’intéresse des relations interpersonnelles entre les sourds et les entendants, qui partagent de multiples frontières : spatiales, sociales, ou intersubjectives. L’incompatibilité communicationnelle entre eux envoie aux barrières relationnelles et interactionnelles, générant des rapports déséquilibrés entre la société dominante entendante et la minorité sourde. D’une part dans son espace social le sourd est confronté aux incapacités d’expression authentique freinant son affirmation identitaire et affectent son image sociale. D’autre part l’entendant est heurté à des blocages communicationnels qui rendent son parcours émotionnellement éprouvant. Questionnant cet éternel processus d’échec communicationnel, l’objectif de ce travail est de mieux réfléchir à un rapprochement possible des sujets sourds et entendants au-delà du partage des connaissances linguistiques, et cela par le biais de transformation de l’espace social en celui d’apprentissage. La recherche a été réalisée dans le cadre de l’éducation non formelle, en mettant en place une rencontre multiculturelle, qui a réuni en 2011 des jeunes sourds et entendants de 18 à 30 ans, provenant de France, d’Arménie, d’Allemagne et de Biélorussie. Utilisant des outils pédagogiques adaptés, les participants ont été invités à créer leurs propres modes de communication, essayant de dépasser les barrières linguistiques, mais aussi celles représentationnelles et personnelles pour surmonter les obstacles qui les différencient. La recherche a été focalisée particulièrement sur le parcours du sujet entendant. Les analyses ont permis de modéliser le parcours observé de l’entendant dans un espace d’apprentissage, avec une possible évolution du sens projetée vers une tri-dimension spatiale et temporelle, c’est-à-dire Eros (sensitif-affectif), Logos (socio-cognitif), et Muthos (ouverture vers une dynamique de questionnement.