Thèse soutenue

Pôles de compétitivité et emploi : une analyse microéconomique de l'effet des coopérations en R & D

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Auteur / Autrice : Marion Dessertine
Direction : Magali Chaudey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/09/2014
Etablissement(s) : Saint-Etienne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et gestion (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Groupe d'analyse et de théorie économique Lyon - St-Etienne (Lyon ; 1997-....)
Laboratoire : Groupe d'analyse et de théorie économique / GATE Lyon Saint-Étienne
Jury : Président / Présidente : Caroline Hussler
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Duguet, Florian Mayneris, Frédérique Pallez, Christophe Tézenas du Moncel

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les pôles de compétitivité sont un instrument important de la politique industrielle française. Ils ont pour objectif de mettre en place des dynamiques d’innovation ouverte et coopérative, moteurs de croissance et d’emplois. Les pôles de compétitivité sont une forme atypique d’organisation de l’innovation.Les études et évaluations menées ont mis en lumière les effets positifs des pôles de compétitivité sur l’emploi. Ces études ont été menées à partir de cadres d’analyse ne permettant pas de prendre en compte de manière précise et adaptée l’effet des pôles de compétitivité. Ce travail de thèse propose de mesurer les effets des pôles de compétitivité sur l’emploi à partir d’un cadre d’analyse prenant en compte leurs caractéristiques résiliaires et coopératives et basé sur une approche microéconomique, au niveau des établissements d’entreprise. Cette évaluation mesure l’impact direct de la participation des entreprises aux projets de pôles sur leurs performances d’emploi et leurs dynamiques salariales. A partir de données de panel, un modèle d’évaluation de différences en différences permet de tester l’effet de la participation des entreprises sur les dynamiques d’emploi et de salaires entre 2004 et 2010, comparativement à des entreprises restées hors des pôles. Les entreprises ayant pris part à un projet de R&D collaboratif ont vu leur effectif global moyen augmenter de 31 emplois par rapport à des entreprises étant restées hors des pôles, toutes choses égales par ailleurs. Les pôles auraient permis la création de 20 115 emplois, dont 8 428 emplois de cadres et liés à la R&D. Les pôles de compétitivité ont un impact positif sur les emplois cadres et de R&D, mais pas sur les emplois ouvriers. En outre, les pôles de compétitivité influencent la masse salariale des entreprises ayant pris part aux projets de R&D coopératifs des pôles, elle a augmenté de 11,3% suite à la participation à un projet de R&D entre 2004 et 2010, relativement à des entreprises restées hors des pôles. Les caractéristiques coopératives et résiliaires des réseaux formés par les projets de R&Dentre entreprises et acteurs de l’innovation expliquent ces dynamiques d’emploi et de salaires. La richesse du capital social des entreprises (le nombre de liens sociaux qu’elles possèdent), impacte négativement ses performances d’emploi. Inversement, la valeur du capital social des entreprises (diversité des acteurs du capital social) impacte positivement ses performances d’emploi. Ainsi, la multiplication des liens sociaux conduit les entreprises à disposer d’un nombre important de ressources et les incite davantage à mobiliser ses liens sociaux, au détriment du recrutement de nouveaux salariés. En revanche, la diversité des acteurs est pourvoyeur d’emplois. Cette diversité permet aux entreprises de bénéficier d’un environnement propice aux échanges et l’émergence d’idées qui les conduit à mettre en place des projets de R&D, créateurs d’emplois.Les résultats de cette évaluation montrent que les pôles de compétitivité sont créateurs d’emploi et que les caractéristiques coopératives et résilaires des pôles ont un impact sur les performances d’emploi des entreprises.