Thèse soutenue

Migrations, mondialisation, santé : Almería, province globale ?

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Auteur / Autrice : Betty Rouland
Direction : Sophie de RuffrayAlain VaguetPablo Pumares Fernandez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Rouen en cotutelle avec Universidad de Almería
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Savoirs, critique, expertises (Rouen....-2011)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : William Berthomière
Rapporteur / Rapporteuse : Arón Cohen Amselem, Sébastien Fleuret

Résumé

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Cette recherche vise à analyser les logiques, les dynamiques et les impacts locaux de la mondialisation contemporaine dans la province d’Almería (Andalousie, Espagne). La région s’est globalisée suite au développement récent de l’agriculture intensive sous serre et de la refonte du secteur tertiaire (services, tourisme). L’adoption du modèle économique néolibéral a entraîné une bifurcation historique du système spatial régional. Almería est aujourd’hui considérée comme une province « paradigmatique » du contexte espagnol du début du siècle (Sanchez Picon et Aznar Sanchez, 2002). Deux entrées sont privilégiées : les migrants internationaux comme « acteurs sociaux en situation » de la mondialisation (Assayag, 2007) et la santé comme « indicateur » révélateur d’inégalités. En s’ouvrant au monde et dans une échelle de temps réduite, la province située aux portes du sud de l’Europe est devenue un carrefour migratoire mondial qui accueille des types de migrations hétérogènes (migrations socio-professionnelles (il)légales, migrations de retraites, etc. ). L’analyse se base sur une étude comparative des conditions de vie des quatre principaux collectifs de populations étrangères installées dans la province (Maroc, Roumanie, Royaume-Uni, Afrique de l’ouest). On examine les liens entre l’espace de résidence dans la province, le lieu d’origine et la phase de transit. Le cœur méthodologique de cette investigation repose sur une enquête qualitative normée et spatialisée auprès de 464 individus. La recherche participante via la collaboration avec la Croix-Rouge d’Almería a permis de rendre visible des populations « non officielles ». La typification des lieux de résidence à l’échelle fine des migrants interrogés ainsi que les champs migratoires et sanitaires, montrent des processus de différentiation, voire d’hyperdifférentiation spatiale locale, liés à l’origine de l’individu. Les frontières politico-administratives se mobilisent, se déplacent et se réorganisent : les disparités socio-économiques locales sont un miroir des inégalités mondiales. La province d’Almería offre un espace d’étude heuristique pour reconsidérer les logiques multiscalaires des processus de différentiation du monde contemporain. Les enjeux socio-spatiaux et sanitaires permettent d’esquisser un modèle de « région glocale ».