L’immigration algérienne sur la scène théâtrale française (1972-1978) : d’une lutte postcoloniale à l’émergence d’une reconfiguration historique et temporelle
Auteur / Autrice : | Jeanne Le Gallic |
Direction : | Christiane Page |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts du spectacle |
Date : | Soutenance le 10/12/2014 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Laboratoire : Arts : Pratiques et Poétiques. UHB | |
Jury : | Président / Présidente : Ahmed Cheniki |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Donaty-Prost, Pascal Blanchard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ahmed Cheniki, Alec Gordon Hargreaves |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse de doctorat, s’inscrivant dans le champ des études postcoloniales, s’intéresse à l’émergence du théâtre de l’immigration durant la décennie 1970 dans la continuité de luttes qui marquent l’apparition d’un discours critique sur la colonisation et ses effets. Le théâtre est y utilisé comme une arme de combat, une poursuite de l’activité politique et militante, permettant de démanteler les mécanismes d’aliénation et d’exploitation auxquels sont soumis les immigrés en contexte contemporain. Il est en effet désormais impossible de penser l’immigration sans penser les résultats d’une histoire qui a débuté avec la colonisation. Les indépendances, loin de consacrer une rupture dans les modes de domination établis pendant la colonisation, semblent au contraire en perpétuer certaines pensées et pratiques dans une expression renouvelée : c’est notamment à travers la figure de l’immigré algérien, excroissance à rebours de la colonie française qu’était l’Algérie, que des modes de traitement, d’encadrement et de surveillance de l’immigration, hérités en partie de la période coloniale, perdurent dans la période postcoloniale. Ces mécanismes de domination et d’exploitation des travailleurs immigrés seront violemment dénoncés durant la décennie, qui voit l’apparition à la fois d’une nouvelle subjectivité politique et l’émergence d’un théâtre immigré dont la pratique illustre les théories anglo-saxonnes sur la colonisation et ses conséquences dans le jaillissement de nouvelles formes discursives et esthétiques. Le poids de l’héritage colonial, en particulier celui lié à l’Algérie, permet ainsi de mobiliser les travailleurs autour d’une identité contextuelle et de développer un théâtre qui repose idéologiquement et esthétiquement sur l’examen panoramique d’une réalité qui s’inscrit dans une temporalité et une territorialité complexes, liées au mouvement.