Faire foule : organisation, communication et (dé)subjectivation à l'ère hyperindustrielle
Auteur / Autrice : | Olivier Sarrouy |
Direction : | Christian Le Moënne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 04/12/2014 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Laboratoire : Plurilinguismes, Représentations, Expressions Francophones - information, communication, sociolinguistique | |
Jury : | Président / Présidente : Manuel Zacklad |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Loneux, Antoinette Rouvroy, Bernard Floris, Romain Huet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuel Zacklad, Imad Saleh |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise à examiner les formes de l'action collective et de l'être-avec tendanciellement imposées par l'hégémonie du crowdsourcing. La notion de crowdsourcing désigne l'appropriation des mécanismes collaboratifs du web 2.0 par des secteurs d'activité originellement étrangers à son influence : design de vêtements, conceptionde biens durables, ingénierie de véhicules, challenges sociaux, etc. Tandis que la plupart des travaux se penchant sur ce phénomène se tient au dedans d'un cadre conceptuel emprunté à l'économie politique, cette recherche s'efforce plutôt d'examiner la spécificité des régimes organisationnels et interactionnels propres à cesplateformes : ce sont ainsi les processus de subjectivation individuelle et collective qu'informent ces dispositifs qui suscitent ici l'intérêt de la recherche.Cette réflexion s'articule autour de cinq axes d’analyse distincts. Un axe économique d’abord, visant à re-situer l’actuelle hégémonie de ces dispositifs au plus près des dynamiques de long terme du capital. Un axe organisationnel ensuite, examinant l’inclination de ces plateformes à suspendre la félicité de l’action collective à la fluidité, la multiplicité et l’hétérogénéité des contributions qu’elles coordonnent. Un axe technique encore, s’efforçant d’analyser les procédés équipant cette coordination depuis la condition de fluidité, de multiplicité etd’hétérogénéité que lui assignent ces dispositifs. Un axe interactionnel ensuite, analysant les agencements d’énonciation ainsi articulés par ces procédés techniques et impersonnels de coordination. Un axe existential enfin, visant à examiner les processus de (dé)subjectivation individuelle et collective auxquels ces agencements exposent leurs utilisateurs.Chacun de ces axes est ainsi construit autour d’une analyse ethnographique sérielle de différents dispositifs - notamment Yelp, TripAdvisor, OpenIDEO, Local Motors et Quirky - visant à dissoudre les spécificités propres àchacune de ces plateformes dans la dispersion des schèmes - organisationnels, techniques, interactionnels, énonciatifs, existentiaux - qui s’y répètent.