La littérature sur l’art en Argentine pendant les années soixante : la crise des références étrangères et l’extension de la perspective latino-américaine
Auteur / Autrice : | Berenice Gustavino |
Direction : | Jean-Marc Poinsot, Sergio Moyinedo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 05/12/2014 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 en cotutelle avec Universidad nacional de La Plata |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Jury : | Président / Présidente : Richard Leeman |
Examinateurs / Examinatrices : María de las Mercedes Reitano, María Araceli Soto | |
Rapporteur / Rapporteuse : Richard Leeman, Véronique Goudinoux |
Mots clés
Résumé
Depuis leur origine, la critique et l’histoire de l’art argentines suivent les modèles européens. Les outils d’analyse et d’interprétation, les critères pour évaluer les œuvres, la périodisation et les façons d’organiser le récit historique respectent les normes établies pour l’historiographie française de l’art moderne en particulier. Les auteurs considèrent que l’art local intègre l’espace mondial de l’art de l’Occident, mais ils comprennent qu’il se place dans une région marginale et qu'il suit une temporalité décalée par rapport à la cadence du développement de l’art moderne des régions centrales. L’art argentin est souvent jugé comme provincial et en retard, comme un art qui ne s’adapte pas aux normes du canon français. Cette perception se nourrit dans le contact des Argentins avec la culture française à travers les voyages, les visites des auteurs étrangers et la litérature francophone. Sauf quelques exceptions, c’est la perception dominant la litérature argentine sur l’art jusqu’aux années soixante.À partir de ce moment, les références françaises sont progressivement contestées, associées à d’autres perspectives et puis abandonnées. Ces transformations ont lieu dans le cadre général des révisions disciplinaires propres du passage entre l’ère moderne et la contemporanéité. Celles-ci ne sont pas uniformes ni monolithiques mais le résultat des révisions graduelles de la fonction, la méthodologie et le style de la littérature sur l’art. La crise touche les modèles d’autorité traditionnels et conduit les spécialistes à chercher de nouveaux fondements dans diverses aires de la connaissance comme la psychologie, la sociologie ou les systèmes théoriques proposés par le structuralisme et la sémiotique. La pensée latino-américaine, ravivée à l’époque, contribue à cette remise en question et donne des éléments conceptuels pour le développement de nouvelles perspectives dans la critique et l’histoire de l’art.