Thèse soutenue

Pouvoir et société au miroir des vices : représentations des péchés, normes et identités dans la Bretagne médiévale (XIIe-début XVIe siècles)
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Laurent Guitton
Direction : Daniel Pichot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 29/11/2014
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Bruno Boerner, Jean-Michel Matz
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Lauwers, Silvana Vecchio

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche se propose de mettre en exergue la place du péché dans les discours déclinés dans le duché de Bretagne du XIIe au début du XVIe siècle. Elle se fonde aussi bien sur les sources écrites (productions pastorales,textes normatifs de l’Église et l’État breton, oeuvres littéraires et moralisantes de la cour ducale) que sur l’iconographie, à travers les sculptures de l’époque romane et de la fin du Moyen Âge.Le péché y apparaît comme une clef de compréhension du monde et de son évolution : présenté comme une causalité historique majeure depuis le début de l’humanité, son instrumentalisation permet de représenter lesvices de l’altérité, liée à l’ethnie ou à la religion, d’appréhender les identités collectives de tout ordre (professionnelles, de classe, d’ordre, de genre), en même temps qu’il rappelle la place de l’individu dans la société. L’association constante des dominés avec les péchés du corps, ainsi que la mise en place d’une véritable géopolitique des princes « pécheurs » ennemis de la Bretagne (cupides, paresseux, homosexuels…), ne sont que deux exemples d’une utilisation socio-Politique des vices.Instrument de culpabilisation issu de la morale chrétienne, le recours massif au péché dans les discours dominants en Bretagne est d’abord lié à la réforme « grégorienne » du XIIe siècle, avant que les lettrés de la courducale des Montfort ne s’approprient ces discours pour légitimer le pouvoir de leur prince. Dans tous les cas, le péché s’impose comme un vecteur essentiel dans l’effort de normalisation morale de la société et du pouvoir au Moyen Âge