Thèse soutenue

Vivre avec les industries ? De la maîtrise de l’urbanisation à l’éducation aux risques : cas de Vitry-sur-Seine (France) et de Montréal-Est (Québec)

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Auteur / Autrice : Jean-Christophe Blesius
Direction : Jocelyne Dubois-Maury
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement de l'espace, Urbanisme
Date : Soutenance le 24/06/2014
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Lab'Urba
Jury : Président / Présidente : Valérie November
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyne Dubois-Maury, Emmanuel Martinais
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Flanquart, Isabelle Trève-Thomas

Résumé

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Le risque industriel majeur est la probabilité que survienne, en un endroit donné, un incendie, une fuite toxique ou bien une explosion. Ce type de risque est inhérent à certains établissements qui entreposent, manipulent, fabriquent des matières qualifiées de dangereuses. La catastrophe industrielle majeure, qui concrétise ce risque, aura des répercussions importantes sur les hommes et leurs biens. Certaines agglomérations densément bâties laissent entrevoir des situations de cohabitation étroite entre des établissements industriels et d'autres types de constructions (résidences, équipements, autres activités, etc.). Par l'analyse de deux cas, la Ville de Vitry-sur-Seine en France et de Montréal-Est dans la province canadienne du Québec, cette recherche propose de mener une réflexion sur les réponses mises en œuvre pour faire face aux risques industriels majeurs inhérents à deux établissements de stockage. Après avoir satisfait à la nécessaire démarche d'identification du risque, plusieurs familles de réponses peuvent être mises en œuvre : réduction du risque à la source ; préparation des mesures d'intervention en cas d'urgence ; transmission d'informations ; pratiques d'aménagement ; intervention ; rétablissement. Au nom des « territoires du risque », ces réponses témoignent de ce que le risque est capable de « faire faire » au territoire. Cette recherche montrera que pour un même type de risque, les réponses peuvent différer sur les deux terrains d'investigation. C'est le cas de la réponse dite de maîtrise de l'urbanisation qui vise à créer (ou recréer), par l'aménagement, une certaine distance d'éloignement entre industries à risque et autres types de construction ; ou plus généralement à favoriser les conditions d'une meilleure cohabitation entre ces deux ensembles. Les différences observées ne relèvent pas tant du facteur géographique, mais plutôt de facteurs économiques et historiques. Malgré cette divergence, il ressort le constat commun d'une très complexe mise en œuvre de la maîtrise de l'urbanisation. Plus encore, il semble difficile de ne pas vivre avec l'industrie. C'est aussi le cas de la réponse qui vise à éduquer aux risques. Cette dernière consiste, en première lecture, à parler du risque majeur auprès de jeunes enfants dans les établissements scolaires. Les différences observées s'expliquent par des facteurs d'ordre pratique (manque de temps, de moyens) ; mais aussi, et non des moindres, par la thématique des représentations. Malgré tout, la mise en œuvre d'une éducation aux risques semble devoir surmonter certains enjeux afin qu'elle ne se réduise pas à une simple transmission d'informations. Cette recherche porte donc une focale sur la thématique de l'aménagement autour des établissements industriels dangereux ; tout en proposant de prolonger la réflexion sur des thématiques en lien avec les sciences de l'éducation. Elle permet de questionner la place qu'ont les industries dans les villes aujourd'hui. Plus encore, elle tente de montrer qu'il est préférable de mener une réflexion sur des solutions qui permettraient une meilleure cohabitation entre ville et industrie