Thèse soutenue

Etre une femme de lettres en France au XXe siècle : Simone de Beauvoir, Nathalie Sarraute, Marguerite Yourcenar

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Auteur / Autrice : Anna Krykun
Direction : Sylvie JouannyTetyana Ogarkova
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et Littérature Françaises
Date : Soutenance le 05/12/2014
Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Nacìonalʹnij unìversitet "Kiêvo-Mogilânsʹka akademìâ" (Kyiv)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) - Lettres, Idées, Savoir
Jury : Président / Présidente : Claude Burgelin
Examinateurs / Examinatrices : Anne Coudreuse, Bruno Blanckeman
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Montémont

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le parti-pris de la présente recherche consiste à récuser l’autonomie de l’œuvre littéraire, afin de tenter une lecture des textes de trois auteurs féminins français du XXe siècle à la lumière des représentations de la femme qui écrit dans l’imaginaire collectif de l’époque. Ce parti-pris définit non seulement l’angle de vision de la chercheuse, mais aussi sa manière de présenter les résultats de ses réflexions, lesquelles ont en effet pris la forme de trois amples allers-retours entre, d’une part, l’analyse des réseaux discursifs (médiatiques, scientifiques, littéraires) contemporains de la période examinée dans chacune de trois parties de la thèse et, d’autre part, les textes des femmes-écrivains qui relèvent de la même période. S’inspirant de l’approche conceptuelle et des méthodes du nouvel historicisme, de la sociologie de l’art et des études de réception, ce travail cherche à saisir ce que le fait de débuter une carrière d’écrivain dans la première moitié du siècle dernier pouvait impliquer pour un auteur féminin. L’examen des opinions accréditées et des idées reçues qui circulaient à l’époque au sujet de la littérature féminine permet ainsi de relever que les divers avis concernant les particularités du style des auteurs-femmes convergeaient tous en un point crucial : l’image de la femme-écrivain est avant toute celle d’une autobiographe contre son gré. En effet, la femme – censée être spontanée, sensuelle, émotive, narcissique et naïve – semblait prédisposée à ne traiter dans ses écrits que les expériences qu’elle avait elle-même vécues. Cette mise en contexte nous permet d’éclairer les conditions de construction de l’identité d’écrivain de ces femmes à qui il est échu par le sort d’écrire – c’est-à-dire de se publier, de se placer sous le regard du public, ou encore de se faire (re)connaître – dans la France du XXe siècle. Il s’avère ainsi que le consensus général sur la nature de la créativité féminine et sur les limites du génie créateur de la femme a beaucoup joué non seulement dans leur refus de toute filiation avec écrivaines des générations précédentes, mais aussi dans l’identification qu’elles font de la littérature avec, d’une part, la conquête et l’affirmation de la singularité, et d’autre part, avec les plus audacieuses transgressions.