Thèse soutenue

Spillovers internationaux et productivité : le cas Français

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Auteur / Autrice : Haithem Ben Hassine
Direction : Claude Mathieu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 16/04/2014
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipe de Recherche sur l’Utilisation des Données Individuelles en lien avec la Théorie Economique (Créteil ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Duguet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Nicolaï, Fabienne Boudier-Bensebaa
Rapporteur / Rapporteuse : Carl Gaigné

Résumé

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En décembre 2004, les autorités publiques françaises lancent le premier appel à projet donnant le coup d'envoi de la politique des pôles de compétitivité dont la phase 3, lancé par le gouvernement le 6 janvier 2013, met particulièrement l'accent sur les retombées économiques issues des pôles de compétitivité qui devront être amplifiées. L'objectif de cette thèse est de vérifier l'existence de telles retombées (spillovers) issues des investissements directs étrangers (IDE) dans le cas français. Plus précisément nous analysons les conséquences de spillovers sur la productivité des firmes en France et nous cherchons à savoir si les décisions d'investir en Recherche et Développement (R&D) sont étroitement liées au niveau des spillovers circulant entre les firmes locales et les firmes étrangères implantées en France. Dans un premier chapitre, nous vérifions l'existence de spillovers de connaissance à travers deux canaux de transmission : horizontal et vertical. Nous mettons en évidence les spillovers qui se diffusent d'une part entre clients étrangers et fournisseurs locaux dans les secteurs en amont (backward linkages) et d'autre part, entre fournisseurs étrangers et clients locaux dans les secteurs en aval (forward linkages). Nous suggérons que dans le cas de la France, les spillovers de connaissance se manifestent principalement via les backward spillovers, alors que les spillovers au sein d'un même secteur (horizontal spillovers) et les spillovers diffusés par les fournisseurs étrangers vers les clients locaux agissent plutôt comme un frein à la productivité des firmes en France. Dans le second chapitre, nous portons notre attention à l'intérêt des firmes d'investir davantage en R&D en fonction de l'intensité des retombées issus de ces activités. Nous construisons, pour ce faire, un modèle théorique permettant de modéliser les stratégies des firmes en termes de R&D en fonction du savoir-faire diffusé par une filiale étrangère dans le pays d'accueil (international R&D spillovers), du savoir-faire diffusé par une firme locale (reverse R&D spillovers) et de l'échange du savoir-faire entre une filiale et sa maison-mère située dans son pays d'origine (internal technological transfer). Nous montrons que la prise en compte de ces différents canaux de spillovers exogènes dans le modèle renvoie à un cadre du dilemme du prisonnier où la diffusion d'un niveau élevé et comparable du savoir-faire encourage les firmes à investir en R&D et qu'une diffusion faible par rapport à un seuil (établi en fonction de l'intensité de la concurrence) les incite à réduire leurs activités de R&D. Dans un cadre de extit{spillovers} asymétrique, la firme qui absorbe le plus la technologie de sa concurrente a intérêt à investir davantage en R&D. Dans le dernier chapitre, nous nous intéressons aux international spillovers et reverse spillovers issus non seulement des activités de R&D mais aussi des activités d'outsourcing. Nous suggérons que les effets des spillovers internationaux sur la productivité des firmes en France sont plus importants que ceux des reverse spillovers. Lorsqu'il s'agit de spillovers issus des activités de R&D, l'effet est positif et significatif en amont et en aval mais plus important pour les liens en backward. Concernant les spillovers issus des activités d'outsourcing, l'effet est uniquement en faveur des spillovers diffusés par les donneurs d'ordre. Ces effets sont mitigés selon le niveau technologique du secteur concerné. L'effet des spillovers sur la productivité des firmes appartenant à un secteur de niveau technologique élevé semble être plus important que pour celles appartenant à des secteurs de bas et/ou moyen niveau technologique.