Se plaindre de la douleur.
Auteur / Autrice : | Charles Joussellin |
Direction : | Éric Fiat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie pratique |
Date : | Soutenance le 28/03/2014 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Espaces Éthiques et Politiques - Institut Hannah Arendt |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Folscheid |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Fiat, Donatien Mallet, Marcel-Louis Viallard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Le Coz, Thomas Papo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Nous analysons ce qu'est la douleur pour l'homme. Expérience humaine radicalement subjective, la douleur ne peut pas s'objectiver. Pour l'appréhender nous préférons à l'auto évaluation quantitative de la douleur l'hétéro-évaluation de ce que l'homme douloureux montre de lui-même par la médiation de son corps et surtout ce qu'il dit de cette expérience : la mise en récit. D'où l'importance de se tourner vers l'homme douloureux, pour qui la douleur est une pensée et une souffrance.L'homme qui se plaint de douleur fait part à autrui d'un « mal-être » dans lequel le sens qu'il attribue à l'expérience vécue possède une grande importance. Douloureux, sa présence au monde est altérée. Se plaindre de douleur représente une adresse au cœur de l'intersubjectivité où de nombreux phénomènes subjectifs s'échangent, s'entrecroisent et s'influencent. La forme de la plainte dépendra de nombreux facteurs dont les enjeux et les circonstances. Pour s'apaiser, l'homme douloureux, surtout celui dit douloureux chronique, doit bénéficier d'une reconnaissance première, réciproque et mutuelle, et d'une recherche de sens.L'engagement réciproque sollicité par se plaindre de douleur représente une rencontre intersubjective tendue qui se déroule entre une indifférence redoutée et une reconnaissance espérée, au risque du ressentiment : un chemin audacieux vers un champ des possibles. Une mise à l'épreuve de l'humanisation de l'autre au cours de laquelle des échanges produisant une déshumanisation ou une réhumanisation se succèdent.