"Then catastrophe strikes" : lire le désastre dans l’œuvre romanesque et autobiographique de Paul Auster
Auteur / Autrice : | Priyanka Deshmukh |
Direction : | Isabelle Alfandary |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères |
Date : | Soutenance le 01/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris Est en cotutelle avec Northwestern university |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman - EA 3958 |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Vallas |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Rocchi, Samuel Weber, Christine Froula, Michal Peled Ginsburg | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Bauer |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le désastre est l’événement singulier, paradoxal dans sa définition même, qui rompt l’espace et le temps, fussent-ils ceux de la narration, de l’histoire ou de l’Histoire. S’il est central dans l’œuvre d’Auster, c’est très rarement comme thème sur lequel Auster écrirait ou comme grands événements historiques dont il rendrait compte, mais plutôt comme une stratégie narrative déployée dans son écriture, comme un noyau autour duquel se construit l’univers thématique de ses romans et les questionnements philosophiques qui les accompagnent, et comme impulsion rythmique qui démarre l’écriture et lui sert de pouls. Le temps Austerien est marqué par l’effacement ou l’étirement du présent face à un futur manaçant, le contraste entre routinier et improbable, la récurrence et la compulsion – tous traces du désastre. Le désastre s’imprime dans l’espace – de la chambre, du livre, du corps, points focaux des romans d’Auster – mais peut aussi anéantir l’espace lui-même, transformant la narration en expérience du vide, du rien et du nulle-part. Les expériences philosophiques auxquelles sont confrontés les personnages Austeriens, se perdre, se dissocier et se recomposer, se remémorer, témoigner sont autant de réactions au désastre, esthétisant l’expérience-limite. C’est dans cette richesse qu’Auster se distingue de ses contemporains postmodernistes : plutôt que de rendre compte d’un monde et d’une expérience du monde fragmentés, et plutôt que de laisser transparaître la fragmentation dans son écriture, Auster relie, reconstruit, recoud via le plus solide des fils narratifs. Auster n’écrit pas le désastre, mais à travers, ou en dépit, du désastre.