Les Tenetehar-Tembé du Guama et du Gurupi, Povo verdadeiro ! : ''santé différenciée'', territoire et indianité dans l'action publique locale
Auteur / Autrice : | Vanderlúcia Da Silva Ponte |
Direction : | Pierre Teisserenc, Maria José Da Silva Aquino Teisserenc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 10/06/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les actions locales (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Eneida Corrêa de Assis |
Examinateurs / Examinatrices : Maria José Da Silva Aquino Teisserenc, Philippe Plas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Véronique Boyer-Araújo, Elizabeth Maria Beserra Coelho |
Mots clés
Résumé
Cette thèse analyse la relation entre la politique de santé “différenciée”, le territoire et l’Indianité, en s’appuyant sur les références conceptuelles de la sociologie de l’action publique locale, à partir de l’étude de la Terre indigène du Haut Rio Guama (TIARG) au Nord-Est de l’Etat du Para, un territoire revendiqué par ses habitants, le peuple Tembé-Tenetehar et, en particulier, les communautés de Guama et de Gurupi. Le processus principal sur lequel s’appuie cette recherche concerne l’appropriation du discours public sur la politique de santé “différenciée” par les leaders Tembés, en particulier la manière dont ils réussissent à l’utiliser comme ressource politique dans la conduite d’actions pour la défense de leur identité associée à la défense de leur territoire. Ce territoire ”hibride” se presente comme animé et construit à partir de références symboliques, cosmologiques, propres à une culture singulière qui contribuent à la production d’une action publique locale et d’un système d’acteurs ; une action locale qui se concrétise dans un domaine de compétences qui concerne un des secteurs du servisse public, celui de la santé.Partagées entre les droits sociaux particuliers du fait de leur Indianité et les droits sociaux universels, les deux communautés s’efforcent d’amplifier leurs ressources et de développer de nouvelles stratégies de manière à intégrer dans le territoire de leurs traditions les exigences de l’Etat brésilien et celles des organismes internationaux. De telles stratégies qui ne remettent pas en cause la permanence de leurs rituels sont les moyens que se donnent les Tembés pour défendre les intérêts de leur territoire contre les exploitants de la forêt, les grands propriétaires terriens et les agriculteurs de la reforme agraire (agriculture familiale). Cela permet aux Tembés, tant de Guama que de Gurupi, de dynamiser et de réinventer une culture fortement imprégnée d’une dimension politique qui se manifeste dans des actions locales et, en même temps, de défendre leur Indianité et leur territoire.Une analyse comparative entre les deux communautés permet d’observer des différences qui se manifestent en termes d’apprentissage et de transmission des connaissances et qui montrent en particulier que les Tembés de Gurupi adoptent des stratégies et des discours de résistance et de défense plus fermés. Les Tembés de Guama, moins affectés par les iniciatives liées à l’exploitation de la forêt et par l’action des grands propriétaires de la terre, se mobilisent davantage pour défendre un “nouveau” territoire, typiquement émergent, qui conserve cependant des correspondances avec les anciennes limites de leur territoire, en s’efforçant de réactualiser leur mémoire collective qui se nourrit des références de leurs traditions, des traditions que partagent les Tembés de Gurupi.