Thèse soutenue

Individuation du greffé. Essai de réhabilitation par le récit

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Auteur / Autrice : Serge Duperret
Direction : Emmanuel Hirsch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethique
Date : Soutenance le 03/12/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Savoirs scientifiques : Epistémologie, histoire des sciences, didactique des disciplines (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Département de Recherche en Ethique. Faculté de médecine - Le Kremlin-Bicêtre (Université Paris-Sud 11)
Jury : Président / Présidente : Christian Ducerf
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Hirsch, Christian Ducerf, Philippe Steiner, Bruno Riou
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Ducerf, Philippe Steiner

Résumé

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La greffe repose sur le don d’un organe qui, dans le cadre du don cadavérique, est issu d’un donateur qui n’a pas la conscience de donner. Le donneur et le receveur ne se connaitront jamais, et ce don prend le sens d’une réduction à la donation. Tout se passe comme si le donateur redonnait une chose dont il n’était pas propriétaire ; ce procès prend dès lors la forme d’un sacrifice ou redondance du don, au sens où celui qui a reçu redonne à son tour et sans retour. Il illustre également le concept d’hospitalité qui peut être mobilisé autant par le greffé, que par le soignant. Durant cet intervalle requis par la greffe, au sein de ce rituel symbolique et technique, le greffé est soumis à une réalité chaotique inconcevable et imprévisible. Ainsi, le mot peut manquer et l’écriture, par exemple, peut pallier cette carence, sous la forme d’ateliers ; expérience qui fut menée durant cette recherche et qui sera poursuivie. Sans s’opposer à la démarche des ateliers et outre l’avantage d’une mise en œuvre plus simple, le récit narratif s’est imposé pour trois raisons. - C’est une forme d’action, la plus élémentaire, la première possible après une longue période où toute action était devenue improbable. - C’est une façon de donner une cohérence au parcours subi et, même s’il s’agit d’une construction narrative, celle-ci participe à l’individuation du greffé, condition préalable pour envisager de nouvelles actions. - Enfin, ce récit peut être restitué au médecin qui a vécu l’acte de greffer, contrairement au malade. L’hypothèse est que cette hospitalité faite au récit permet d’une part, de renverser le schéma habituel – le soignant est dans la position de celui qui reçoit, non de celui qui donne –, d’autre part, de donner crédit au récit. Et, de proposer que la phase de réhabilitation, en rapport avec les actes thérapeutiques lourds, débute par ce type de récit où le malade parle et le soignant écoute, sans autre finalité, pour ce dernier, que d’accepter et de recevoir.