Thèse soutenue

Impact de l’évolution du schéma de prophylaxie et des structures et pratiques d’élevage sur l’évolution de la tuberculose bovine en France entre les années 1965 et 2000 : modélisation de l’incidence cheptel et de la dynamique de transmission intra-élevage de l’infection

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Auteur / Autrice : Mohammed El Amine Bekara
Direction : Benoît DurandJean-Jacques Bénet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé Publique - Epidémiologie
Date : Soutenance le 25/11/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de santé animale (Maisons-Alfort, Val de Marne)
Jury : Président / Présidente : Laurence Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Benoît Durand, Jean-Jacques Bénet, Laurence Meyer, Christian Ducrot, Pauline Ezanno, Véronique Chevalier, Didier Calavas
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Ducrot, Pauline Ezanno

Résumé

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En France, la lutte collective contre la tuberculose bovine à partir de 1965 a permis d’obtenir en 2000 le statut officiellement indemne. En parallèle de cette évolution, plusieurs schémas de prophylaxie ont été appliqués et le cheptel bovin français a connu une évolution dans sa structure démographique et dans les pratiques de sa gestion. L’objectif principal de cette thèse était d’étudier la relation entre ces trois évolutions parallèles. Deux approches ont été utilisées : l’analyse d’une série de données longue et la modélisation mécaniste de la tuberculose bovine. L’analyse d’une série de données longue, grâce à un modèle spatio-Temporel hiérarchique Bayésien, nous a permis de mettre en évidence, en plus de l’effet de schéma de prophylaxie, l’impact des structures et pratiques d’élevage sur le taux d’incidence de la maladie au niveau départemental. Quatre facteurs de risque ont ainsi pu être identifiés : l’augmentation de la taille et de la densité des élevages, la proportion plus importante de vaches laitières, et la part de la surface agricole utile occupée par les pâtures. Ces variables sont liées à la professionnalisation et à la spécialisation des élevages bovins en France.La modélisation mécaniste, fondée sur un modèle stochastique compartimental, nous a montré que les pratiques d’élevage ont un effet sur la dynamique de transmission intra-Élevage de la tuberculose bovine : la médiane estimée de paramètre de transmission de l’infection durant la période de stabulation était 5 fois plus élevée que durant la période de pâturage. De plus, ce modèle a permis de montrer que les changements des structures et pratiques d’élevage avaient un poids important sur le risque de transmission entre élevages, au pâturage, par rapport aux changements de schémas de prophylaxie. Une expérimentation ex-Ante fondée sur le modèle a montré qu’environ un quart des variations du risque de transmission inter-Élevages au pâturage étaient expliquées par les changements des pratiques d’élevage contre un dixième par les changements de schémas de prophylaxie. Ce résultat suggère que l’éradication de la maladie en France est sans doute plus complexe qu’il n’y paraît.