Thèse soutenue

Potentiel anti-leucémique des cellules NK allogéniques

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Auteur / Autrice : Arash Nanbakhsh
Direction : Jean-Henri Bourhis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie
Date : Soutenance le 20/10/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cancérologie : Biologie, Médecine, Santé (2000-2015 ; Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cytokines et Immunologie des Tumeurs Humaines (Villejuif, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Éric Solary
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Henri Bourhis, Éric Solary, Daniel Olive, Nicolas Dulphy, Ryad Tamouza, Armand Bensussan
Rapporteur / Rapporteuse : Daniel Olive, Nicolas Dulphy

Résumé

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Les cellules tueuses naturelles (NK pour Natural Killer) sont une population lymphoïde dotées d’une activité cytotoxique contre les cellules infectées ou les cellules cancéreuses. Les cellules NK ont un potentiel thérapeutique considérable en tant que thérapie cellulaire anti-tumorale, particulièrement dans le cadre des leucémies. Ces approches sont basées sur une amélioration de la production de cellules NK à partir de cellules souches hématopoïétiques (quantitative et qualitative en améliorant leur activité lytique), mais aussi sur une manipulation de la sensibilité des cellules leucémiques à la lyse par les cellules NK. L’amélioration de ces approches nécessite une compréhension plus approfondie des différents mécanismes de résistance leucémique et leur relation avec la sensibilité à la lyse. Dans ce contexte, nous avons étudié le rôle de HOXB4 dans la différenciation des cellules NK et leur fonction lytique. Nous avons montré que les cellules CD34+ différenciées en cellules NK en présence de HOXB4 ont un potentiel lytique plus important par rapport aux cellules différenciées en l’absence de HIOXB4. Cette augmentation est associée à une augmentation de la dégranulation des cellules NK en présence de cellules cibles. L’analyse transcriptionnelle globale basé sur un microréseau d'ADN montre une régulation positive de l’expression de granzyme B par HOXB4. Ces résultats démontrent que HOXB4 est un régulateur crucial dans la différenciation et la fonction des cellules NK. Ils soulignent également l’intérêt de son utilisation dans la production de cellules NK fonctionnelles dotées d’un plus grand potentiel lytique pour les stratégies d'immunothérapie anticancéreuse. Nous avons également essayé de comprendre comment l'acquisition de la résistance aux chimiothérapies par les cellules de leucémie aigüe myéloïde (LAM) influence leur reconnaissance et leur sensibilité aux cellules NK. Nous avons montré que l'acquisition de la résistance in vitro des cellules AML à la cytarabine induit une augmentation de leur susceptibilité à la cytotoxicité dépendante des cellules NK. Cette sensibilité accrue est en corrélation avec l’induction d’ULBP (UL-16 binding proteins) 1/2/3, ligands des récepteurs NKG2D, sur les cellules leucémiques résistantes. Cette induction est régulée par un mécanisme impliquant l'induction de c-Myc. Le test d’immunoprécipitation de la chromatine (ChIP) a révélé qu’ULBP1 et ULBP3 sont des cibles directes de c-Myc. L’utilisation de cellules AML primaires résistants à la chimiothérapie comme les cellules cibles, combinée à l'inhibition de c-Myc a entraîné une diminution de l'expression des ligands NKG2D et l'altération de la lyse par les cellules NK. Les propriétés d’alloréactivité des cellules NK pourraient être utilisées pour améliorer les résultats de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques chez les patients atteints d’AML. Cependant, la résistance croisée (chimiothérapie et NK) des blastes AML reste un problème majeur. Nous avons étudié la relation entre résistance des cellules leucémiques à la daunorubicine, la susceptibilité de ces cellules à la lyse par les cellules NK et l'expression putative des micro-RNAs. Nos résultats indiquent que l'acquisition de la résistance à la daunorubicine par les lignées de cellules parentales induit une résistance croisée à la cytotoxicité naturelle à médiation cellulaire. L'analyse des microréseaux de microRNAs a révélé que cette résistance croisée est associée à une diminution du miR-181a et une augmentation des gènes de la famille tyrosine kinase (MAP3K10 et MAP2K1) et de la famille Bcl-2 (Bcl-2 et Mcl-1). La surexpression de miR-181a dans les blastes AML entraîne l'atténuation de leur résistance à la daunorobucine et à la lyse par les cellules NK.