Thèse soutenue

Fonction ventilatoire, asthme et facteurs de risque cardiométabolique

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Auteur / Autrice : Nathalie Leone
Direction : Mahmoud Zureik
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 19/02/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiopathologie et Epidémiologie des Maladies Respiratoires (Paris ; 2014-....) - Physiopathologie et Epidemiologie de l'Insuffisance Respiratoire
Jury : Président / Présidente : Jean Bouyer
Examinateurs / Examinatrices : Mahmoud Zureik, Jean Bouyer, Carole Dufouil, Nicolas Roche, Serge Hercberg, Raphaëlle Varraso
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Dufouil, Nicolas Roche

Résumé

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Introduction Les mécanismes sous-jacents à la relation entre la fonction ventilatoire et l’incidence de pathologies cardiovasculaires restent incertains. Le syndrome métabolique, cluster des principaux facteurs de risque cardiovasculaire dont l’obésité abdominale, pourrait jouer un rôle dans cette relation. Le lien entre le syndrome métabolique et la fonction ventilatoire est méconnu. Parallèlement, peu de données ont été publiées sur la relation entre l’obésité abdominale et le risque d’asthme. De nombreuses études ont rapporté une relation positive entre l’indice de masse corporelle (IMC) et l’incidence de l’asthme en particulier chez la femme. L’IMC est un indice global qui ne permet pas de distinguer la masse maigre de la masse grasse ni d’estimer la distribution régionale de l’adiposité. L’adiposité, en particulier abdominale, tend à augmenter avec l’âge au détriment de la masse maigre. Chez le sujet âgé, bien que fréquent et souvent sévère, l’asthme reste peu étudié.Matériel et Méthodes La relation entre le syndrome métabolique et la fonction ventilatoire (Volume Expiratoire Maximal Seconde, Capacité Vitale Forcée) a été étudiée à partir des données de 121965 sujets ayant bénéficié d’un examen périodique de santé au centre IPC à Paris entre 1999 et 2006. Une analyse en composantes principales a permis d’évaluer la part respective de chacun des paramètres du syndrome dans cette relation. Puis, l’étude du déclin de la fonction ventilatoire (VEMS) et de son lien avec l’adiposité abdominale a été conduite chez près de 10000 sujets du centre IPC réexaminés à 5 ans. Enfin, la relation entre l’adiposité abdominale et la prévalence et l’incidence de l’asthme a été analysée au sein de la cohorte des 3 Cités chez 7643sujets âgés de 65 ans et plus. Principaux résultats Le syndrome métabolique était associé à l’altération de la fonction ventilatoire (Odds Ratio ajusté, Intervalle de Confiance à 95%=1,28 [1,20-1,37] et ORa=1,41 [1,31-1,51], respectivement pour le VEMS et la CVF<Limite Inférieure de la Normale). Cette association reposait essentiellement sur la présence de l’obésité abdominale indépendamment entre autres de l’IMC et du statut tabagique chez l’homme comme chez la femme. Un déclin accéléré de la fonction ventilatoire était associé au gain d’adiposité abdominale (∆VEMS= -24,6 ; -29,0 ; -36,2 ml/an pour un tour de taille « diminué », « stable » et « augmenté », respectivement). Un risque augmenté d’asthme était associé au surpoids abdominal et à l’obésité abdominale dans les deux sexes (ORa, IC95%=1,30 [1,02-1,65] et 1,76 [1,31-2,36], respectivement). Conclusion Ces résultats apportent des arguments en faveur du rôle de l’obésité abdominale dans le développement des pathologies respiratoires chroniques. Nos résultats suggèrent que la mesure de la fonction ventilatoire pourrait aider à identifier les sujets à haut risque cardiométabolique.