Thèse soutenue

Impact des supercomplexes respiratoires et reprogrammation métabolique des macrophages durant l’immunité antibactérienne

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Auteur / Autrice : Gaia Tioli
Direction : Johan GaraudeMaria Luisa Genova
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie - immunologie
Date : Soutenance le 25/11/2021
Etablissement(s) : Bordeaux en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies rares : génétique et métabolisme (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Carla Palumbo
Examinateurs / Examinatrices : Carla Palumbo, Rebeca Acín-Perez, Jesús Francisco Rodríguez Huertas, Stefano Meletti, Stefano Rozzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Rebeca Acín-Perez, Jesús Francisco Rodríguez Huertas

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les macrophages sont des cellules spécialisées de l'immunité innée capables de reconnaître les agents pathogènes et d'induire une réponse immunitaire pour éradiquer la menace. La reprogrammation métabolique est récemment émergée comme une composante majeure des cellules de l'immunité innée après une infection microbienne. Au coeur de ce processus physiologique se trouvent les mitochondries, des organelles clés pour la production d'énergie qui servent également de plateformes de signalisation immunitaire [Sander LE, Garaude J. Mitochondrion (2018)]. L'organisation supramoléculaire dynamique des complexes de la chaîne de transport d'électrons (CTE) des mitochondries en supercomplexes (SCs) peut conférer certains avantages fonctionnels aux mitochondries [Genova ML and Lenaz G. Biochim Biophys Acta (2014)]. Néanmoins, le rôle précis de ces SCs dans les adaptations métaboliques liées à la réponse immunitaire de l'hôte reste à déterminer. Une étude récente indique que suite l'ingestion de bactéries Gram-négatives E. coli vivantes et après engagement des récepteurs de reconnaissance de l'immunité innée, des adaptations structurelles et fonctionnelles du métabolisme mitochondrial sont mise en place dans les macrophages contribuant ainsi à la réponse anti-microbienne [Garaude J et al. Nat Immunol (2016)].Dans mon travail de thèse, j'ai voulu déterminer si la reprogrammation mitochondriale dépend de la nature des bactéries rencontrées et comment cela module l'immunité innée.Nos résultats montrent que la détection des bactéries Gram-négatives et des bactéries Gram-positives par les macrophages régule différemment le taux de consommation d'oxygène mitochondrial (OCR), la synthèse d'ATP mitochondrial et l'activité respiratoire du CII de la chaîne respiratoire mitochondrial. L'analyse métabolomique des macrophages et d’échantillons de plasma de patients atteints de sepsis montre une reprogrammation distincte du cycle du TCA induite par les bactéries Gram-négatives et Gram-positives. Alors que les macrophages traités avec des bactéries Gram-négatives accumulent du fumarate, les macrophages stimulés par des bactéries Gram-positives accumulent du α-cétoglutarate. Ces deux métabolites sont des modulateurs connus de méthyltransférases [Mills EL et al. Cell (2016)], suggérant que la reprogrammation métabolique des mitochondries peut conduire à un contrôle épigénétique de l'expression des gènes dans les macrophages après une infection bactérienne. Nous avons donc étudié si la manipulation pharmacologique du rapport fumarate/α-cétoglutarate et de l'activité SDH/CII module la production de cytokines pro- et anti-inflammatoires in vitro et in vivo. Nos résultats préliminaires indiquent qu'il n'y a pas de différence significative dans la capacité respiratoire mitochondriale et la production d'ATP induite par les inhibiteurs de CII, ce qui suggère des effets compensatoires possibles médiés par les SC et les autres déshydrogénases composant le système de transport d'électrons mitochondrial. D'autres études sont toujours en cours pour élucider l'effet de l'inhibition du CII sur la production de cytokines puisque nous avons observé des niveaux de cytokines opposés in vitro et in vivo.