Thèse soutenue

Au nom de la terre : pour une tropologie lumineuse de l’espace eschatologique dans la Commedia

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Auteur / Autrice : Alessandro Benucci
Direction : Claude Cazalé-Bérard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes
Date : Soutenance le 08/12/2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Silvia Contarini
Examinateurs / Examinatrices : Claude Cazalé-Bérard, Silvia Contarini, Alessandro Vettori, Fabio Zinelli, Johannes Bartuschat
Rapporteur / Rapporteuse : Alessandro Vettori, Fabio Zinelli

Résumé

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Ce travail interprète les deux premières parties de la Divine Comédie de Dante Alighieri (1261-1321) à partir des valeurs symboliques associées par son auteur à la lumière. L’objectif est de démontrer que, grâce à la représentation de multiples phénomènes lumineux dans l’Enfer et dans le Purgatoire, le redressement moral conçu pour le lecteur est comparable à une véritable conversion, un cheminement de l’esprit qui fuit l’erreur (ténèbres) pour se rapprocher par étapes successives du salut (lumière).Dans la première partie, la nécessité pour l’auteur de placer ces deux espaces eschatologiques chrétiens sur terre est mise en relation avec les vicissitudes rencontrées par Dante qui le conduisent à s’interroger sur le destin d’une humanité en perdition. L’égarement de l’âme ayant perdu le bien de l’intellect, de même que son rachat, sont évoqués dans le monde des vivants par la présence du royaume de la damnation éternelle, l’abîme infernal, et d’un espace de pénitence temporaire, une montagne élevée. En traversant ces deux lieux de l’au-delà, le protagoniste échappe à la forêt obscure et s’apprête à atteindre le colle illuminé ; il suggère ainsi au lecteur un modèle de conduite morale à travers l’interprétation symbolique des phénomènes lumineux.Dans la deuxième et dans la troisième partie, l’exemplarité attribuée à la représentation de la lumière se précise à travers l’expérience exceptionnelle du pèlerin, viator dans le monde des morts : dans l’Enfer, la « poétique du feu » met en scène l’évolution d’une conscience en train de constater les conséquences désastreuses d’un usage malsain de l’intellect (ingegno) ; dans le Purgatoire, la « poésie du ciel » relate la libération progressive d’un esprit à qui sont annoncés les signes de son élection au privilège de la grâce.