Pouvoir et empathie : philosophie sociale, psychologie et théorie politique
Auteur / Autrice : | Alexis Cukier |
Direction : | Stéphane Haber |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique) |
Date : | Soutenance le 05/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Lazzeri |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Christian Lazzeri, Estelle Ferrarese, Franck Fischbach, Christophe Dejours, Claude Gautier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Ferrarese, Franck Fischbach |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette étude questionne les catégories d’aliénation et de réification et les concepts de pouvoir et d’empathie pour fonder la critique des institutions du travail et de l’État dans les sociétés capitalistes contemporaines. L’aliénation est considérée en tant qu’elle consiste dans des effets d’instrumentalisation de l’empathie et de la coopération, qui résultent de processus de réification ancrés dans des formes d’organisation institutionnelle – notamment managériales, bureaucratiques et financières – qui rendent difficile ou impossible l’exercice démocratique du pouvoir. En interrogeant les concepts psycho-sociologiques qui permettent de fonder l’interprétation de ces catégories, nous montrons que l’empathie – la capacité de compréhension antéprédicative des affects, intentions et actions des autres individus – constitue le fondement de la coopération et l’objet de l’organisation du pouvoir, qui en détermine les mécanismes, en dirige les usages et ainsi contrôle, de manière aliénante ou démocratique, la coopération des individus. Cette conception du contrôle social de l’empathie permet de critiquer certaines expériences psycho-sociales négatives liées à la « forme entreprise » des rapports sociaux capitalistes, et de leur opposer la possibilité d’une participation de tous les individus à l’activité de réorganisation et de contrôle social des formes institutionnelles de leur coopération. Ce travail propose finalement d’allier certains apports du marxisme et du pragmatisme pour appuyer la critique de l’aliénation et de la réification sur une théorie, psychologiquement fondée, du contrôle social et de l’exercice démocratique du pouvoir.