Fiction historique : recherche sur le problème historique de la fiction dans la philosophie de Jacques Derrida
Auteur / Autrice : | Aquiles Iván Trujillo |
Direction : | Stéphane Haber, Sergio Rojas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique) |
Date : | Soutenance le 02/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Universidad de Chile |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Judith Revel |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Sergio Rojas, Judith Revel, Catherine Malabou, Gonzalo Portales, Andrea Potestá | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Claude Gens, Franck Fischbach |
Mots clés
Résumé
Dans cette thèse, nous explorons la possibilité d’une articulation entre historicité et fiction chez Derrida. Nous affirmons que ce qui Derrida donne à penser sous cette articulation c’est une fiction historique. Dans son premier travail, Le problème de la genèse dans la philosophie de Husserl, l’analyse de la genèse de l’idéalité oppose très clairement fiction et histoire. Mais l’analyse de l’historicité idéale chez Husserl conduit Derrida à penser que celle-ci n’est pas dissociable de la possibilité de la fiction. Ainsi dans son Introduction à « L’Origine de la Géométrie » de Husserl (1962), mais surtout dans La voix et le phénomène (1967). L’historicité est alors une menace pour la « subjectivité absolue » pensée par Husserl. La portée de cette menace se montre en passant du concept d’« auto-temporalisation » au concept d’« auto-affection », et en reconnaissant chez Derrida le rôle décisif de la problématique de l’écriture. C’est par rapport à cette problématique que la pensée derridienne d’une fiction historique semble prendre sa forme. Nous montrons ensuite que la fiction est historique de part en part sur la base d’une certaine irrégionalité. Nous considérons la thématique derridienne de la métaphoricité, en passant du statut d’une « métaphore originaire » chez Husserl et chez Rousseau, au statut de la « catastrophe métaphorique » ou « auto-destruction » chez Heidegger et chez Mallarmé. Dans la mesure où la métaphore de l’écriture semble pouvoir engager la subjectivité comprise comme auto-affection, nous analysons, dans De la grammatologie (1967), une certaine possibilité de dénaturalisation de l’imagination chez Rousseau, à partir d’une «logique du supplément ». Contre cette dernière, Rousseau décide d’affirmer la présence naturelle. Nous passons ensuite à reconnaître chez Mallarmé la possibilité d’une fiction radicalement historique. Nous considérons notamment L’écriture et la différence (1967), La dissémination (1972), et quelques inédits.