Thèse soutenue

Réception de la littérature européenne dans les romans d’Orhan Pamuk : stratégies littéraires et négociations poétiques d’un auteur excentré

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Auteur / Autrice : Elise Duclos
Direction : Karen Haddad-Wotling
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations comparées
Date : Soutenance le 20/11/2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Tiphaine Samoyault
Examinateurs / Examinatrices : Karen Haddad-Wotling, Tiphaine Samoyault, Yves Clavaron, Jérôme David, Timur Muhiddin
Rapporteur / Rapporteuse : Yves Clavaron, Jérôme David

Résumé

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A partir du repérage d’un point aveugle de la littérature générale et comparée, ce travail vise à faire de la littérature turque le site d’interrogation de la discipline et de l’intelligibilité régionale de la littérature européenne. La mondialisation du discours critique permet de situer la réception de la littérature européenne chez un romancier turc contemporain dans le cadre des échanges littéraires inégaux entre un espace littéraire ancien et très doté et la périphérie turque. Les particularités de ce champ socio-Historique dont Orhan Pamuk est tributaire permettent de comprendre sa trajectoire exceptionnelle, mais aussi son ethos de lecteur de la bibliothèque européenne, marqué par l’excentricité et l’héritage de la dépendance. Dès lors, l’étude du recours d’Orhan Pamuk au roman européen met en valeur trois usages de celui-Ci : un usage mimétique, un usage générique et un usage architextuel dont témoigne la réécriture des Buddenbrook de Thomas Mann. Le recours au roman dostoïevskien met en lumière, quant à lui, l’homologie structurale de deux anciens empires dans le rapport à l’Europe, et révèle à Orhan Pamuk l’intelligibilité des « démons » de la Turquie. Le roman pamukien se présente alors comme une négociation poétique de la dépendance et de l’excentricité de la littérature et du roman turcs. La poétique intertextuelle très appuyée, dans un geste de réécriture du canon (Proust, Dante, Dostoïevski) permet la captation de l’héritage littéraire européen ; la poétique de la taklit, centrée sur les jeux fictionnels et les feintises ludiques, permet enfin de transmuer le complexe de dépendance mimétique dans une nouvelle catharsis romanesque de laquelle émerge la « fiction » de l’auteur pamukien.