Une ville frontière au XIXème siècle : l’exemple de Saint-Mihiel (département de la Meuse)
Auteur / Autrice : | Hélène Bulard |
Direction : | Francis Démier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 26/09/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Audéoud |
Examinateurs / Examinatrices : Francis Démier, Olivier Audéoud, François Cochet, Yannick Marec | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Cochet, Yannick Marec |
Mots clés
Résumé
A travers l’exemple de Saint-Mihiel, située dans le département de la Meuse, notre étude a pour objet de montrer comment le fait d’être une ville-frontière a, au XIXème siècle, façonné son évolution politique, économique, religieuse et culturelle. Ancienne capitale du Barrois non mouvant, puis chef-lieu de bailliage du duché de Lorraine, enclavée entre la France et Saint-Empire romain germanique, devenue française en 1766, elle connaît, de par son histoire, l’ouverture et la fragilité de sa situation géographique. Ouverte sur les idées, elle a fait de l’éducation son socle et porte une forte empreinte culturelle et religieuse. Ancienne « ville-couvent » jusqu’en 1790, toujours imprégnée par le catholicisme, elle favorise l’intégration d’une importante communauté juive et porte un intérêt constant à la franc-maçonnerie. Saint-Mihiel est aussi fragilisée par sa situation de « ville-frontière » qui la soumet aux passages de troupes et occupations. Entre 1792 et 1914, elle subit quatre occupations, celle de 1792, celle de 1814, celle de 1815 à 1818 et celle de 1870 à 1873, avant celle de 1914 à 1918. Ouverte et fragile, la société sammielloise est constamment à la recherche d’un équilibre. Favorable aux Révolutions de 1789, 1830 et 1848, républicaine, elle est aussi respectueuse de l’ordre et des lois et reste attachée au modérantisme qui caractérise les notables qui siègent au sein des institutions locales et départementales. Lorraine, devenue française à part entière avec la Révolution de 1789, la société sammielloise est, avant tout, une société patriote marquée par une présence militaire qui fait de Saint-Mihiel une ville de garnison. Son patriotisme et son modérantisme assure sa cohésion. Elle trouve son incarnation, à la fin du XIXème siècle, en Raymond Poincaré, qui a été député de sa circonscription de 1889 à 1903.