Thèse soutenue

Les rendements du chômage : mesures du travail et travail de mesure à Pôle emploi

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Auteur / Autrice : Jean-Marie Pillon
Direction : François Vatin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 20/05/2014
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IDHE UMR 8533
Jury : Président / Présidente : Didier Demazière
Examinateurs / Examinatrices : François Vatin, Didier Demazière, Yolande Benarrosh, Philippe Bezes, Emmanuelle Marchal, Rolande Marciniak
Rapporteur / Rapporteuse : Yolande Benarrosh, Philippe Bezes

Résumé

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Cette thèse a pour objectif de saisir les modalités d’intervention de Pôle emploi sur le marché du travail, depuis sa naissance en 2009. Au sein de l’opérateur public de placement, les interactions entre le travail des gestionnaires et celui des conseillers constituent le cœur de cette recherche. Testant l’hypothèse selon laquelle les réformes successives des administrations auraient modifié le statut du chiffre dans l’action publique, l’auteur étudie les mécanismes par lesquels l’Etat s’autorise à objectiver les résultats de son intervention sur le marché du travail. Fondé sur une observation du travail d’accompagnement et sur des entretiens avec les cadres de Pôle Emploi, ce travail éclaire les pratiques quotidiennes de mesure de l’efficacité de l’Etat. Deux pressions s’exercent sur les agents de Pôle emploi : l’une provient des objectifs imposés par les tutelles et l’autre de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi. L’enquête analyse les bricolages élaborés par les agents pour résoudre ces tensions. L’activité des conseillers à l’emploi apparaît, sous cet angle, comme un travail de catégorisation visant à valoriser chacun des 5,5 millions d’inscrits dans trois langages distincts : celui du marché, celui des prestations d’aide à la recherche d’emploi et celui du droit du travail. Les conseillers éprouvent alors la contradiction entre l’individualisation des politiques d’activation des dépenses de chômage et le caractère collectif du sous-emploi actuel. Cette thèse rend ainsi intelligible le décalage entre le volontarisme politique en matière de lutte contre le chômage et le sentiment d’impuissance des agents de l’Etat mandatés pour mener cette lutte.