Thèse soutenue

«Chercher des ponts sur les abîmes» : fiction(s) et histoire(s) chez Roberto Bolaño

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Auteur / Autrice : Alberto Bejarano
Direction : Patrice Vermeren
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Rodrigo Díaz Maldonado, Jean-René Garcia, Dunia Gras, Georges Navet

Résumé

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La présente thèse est une tentative de discerner le noyau philosophiquelittéraire de l’oeuvre de l’écrivain chilien Roberto Bolaño (1953-2003), auteur (surtout) d’un roman-phare, d’un roman total intitulé 2666 (2004). Il s’agit d’un roman qui traverse le XXe siècle autour du problème du mal et des représentations fictionnelles de l’histoire (des révolutions politiques et poétiques du début du siècle jusqu’à Auschwitz, en passant par les crimes actuels contre les femmes à la frontière du désert de Sonora au Mexique). Notre question principale est de penser ce qu’est la littérature et de réfléchir aux méthodes philosophiques qui permettraient de saisir ses frontières. Notre but a été de faire résonner autrement les problématiques politiques, éthiques et esthétiques que Bolaño développe à la fin du XXe siècle et de voir comment il révolutionne le genre du roman, suivant les pas de grands auteurs du siècle passé, tels Proust, Joyce, Kafka, Broch, Faulkner, Perec, Bioy Casares, Cortázar. Nous proposons donc dans cette recherche esthétique un dialogue approfondi entre un camp philosophique et un écrivain-monde-frontière comme Bolaño, autour des questions liées à la survivance de la littérature à l’heure actuelle. Il est important de souligner que nous avons suivi les routes d’investigation littéraire proposées par des philosophes français contemporains qui n’ont pas cessé de questionner les sens de la littérature et ses rapports avec la philosophie (Abensour, Blanchot, Deleuze, Derrida, Macherey, Rancière, Sartre). Ils ont tous en commun une interrogation profonde sur la naissance de la littérature moderne au XIXe siècle autour des inventeurs du roman (Balzac, Stendhal, Flaubert) et des étonnants-voyageurs (Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé) qui sont aussi la base d’une pensée de la littérature, c’est-à-dire des liens entre le réel et la fiction, chez Roberto Bolaño.