Analyse génétique de l'espèce Kingella Kingae : phylogénie, physiopathologie et résistance aux antibiotiques
Auteur / Autrice : | Romain Basmaci |
Direction : | Stéphane Bonacorsi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Infectiologie |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Kingella kingae est une bactérie commensale de l'oropharynx des nourrissons et a récemment été reconnue comme le principal germe responsable d'infections ostéo-articulaires (IOA) chez l'enfant de moins de 4 ans. Cependant, le diagnostic est encore sous-estimé en raison des difficultés de culture et de la méconnaissance de ce germe. Les objectifs de notre travail étaient de caractériser l'organisation génétique de l'espèce K. Kingae et de contribuer à la compréhension de la physiopathologie des infections invasives et à l'épidémiologie de la résistance de ce pathogène. Après un recueil d'une collection unique de 324 souches de K kingae d'origine mondiale, la mise au point d'une méthode de génotypage par multilocus sequence typing nous a permis de mettre en évidence une grande diversité génétique de l'espèce avec cependant une prédominance de 5 « sequence type complexes » (STcs), distribués de façon intercontinentale. En se basant sur l'organisation génétique de l'espèce et l'origine clinique des souches, nous avons démontré que certains STcs étaient associés à un type particulier de pathologie, telles que les IOA ou les endocardites. Par ailleurs, le développement d'un modèle animal a mis en évidence que les souches présentaient des profils de virulence différents selon leur STc. Après la mise au point de la culture de K. Kingae à partir de la gorge, nous avons pu montrer d'une part que l'oropharynx était la porte d'entrée des infections invasives, et d'autre part que la co-infection virale, notamment par le rhinovirus humain, était significativement associée à la survenue de ces infections.