Optimisation d'un procédé de culture d'épiderme autologue : influence d'un feeder humanisé et d'une faible tension d'oxygène
Auteur / Autrice : | Cédric Thepenier |
Direction : | Jean-Jacques Lataillade |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Notre objectif général est l'amélioration de la technique de culture d'épiderme autologue pour le traitement des grands brûlés. Pour cela nous avons rapproché de la physiologie cutanée les conditions de culture de kératinocytes primaires humains en prenant en compte le taux d'oxygène. D'autre part nous testé l'effet que ce paramètre produisait sur la croissance des kératinocytes cultivés sur cellules nouricières murines (méthode de Green) et sur leur remplacement par des cellules nourricières humaines dans l'éventualité d'une interdiction des produits xénogéniques au sein des greffons. Nous avons pu montrer tout d'abord que la densité optimale de cellules nourricières murines dépendait de la P02, et qu'une densité optimale pour une P02 de 20% pouvait s'avérer inhibitrice à 3%. A leurs densités de feeder optimales, les cultures à basse concentration d'02 (3%) ont montré un rendement 4,2 fois supérieur à ce qu'il est à 20% pour un même jour d'arrêt de culture. Cette augmentation de prolifération est un effet stable sur plusieurs passages, et s'accompagne d'une augmentation de la clonogénicité sur les passages tardifs. Pour les cultures issues de certains donneurs, abortives dans les conditions usuelles de culture (20% de p02), une basse concentration d'02 a par ailleurs rendu la culture possible sur un plus grand nombre de passage, montrant que cet effet ne se produit pas au détriment de la capacité d'autorenouvellement de la population. Enfin, les kératinocytes issus de cette modification de la méthode classique de culture conservent leur potentiel à engendrer un épiderme in vivo sur souris NOD/SCID. Par ailleurs, l'augmentation de prolifération a également pu être observée sur deux sources de cellules nourricières humaines, des cellules stromales mésenchymateuses de moelle et des fibroblastes dermiques. La capacité à engendrer un épiderme différencié in vivo après culture sur cellules humaines en hypoxie est là aussi maintenue. Enfin, il semble que cet effet d'une basse concentration d'oxygène passe par plusieurs mécanismes : directs, la prolifération de kératinocytes de lignées HaCat sans cellules nourricières étant augmentée pour une P02 à 3%; et indirects, le milieu conditionné par des cellules nourricières murines à 3% de p02 ayant plus d'effet sur la prolifération que celui issu de 20%. Ces résultats préliminaires sont en faveur d'une modification du protocole de culture d'épiderme utilisé en clinique depuis 1981 par la culture à basse concentration d'oxygène. Les bénéfices attendus pour le patient, outre la réduction du délai de culture, portent sur le sauvetage de cultures abortives et sur l'apport de kératinocytes moins différenciés, paramètre associé à une réduction de l'évolution vers la fibrose cutanée sur des modèles murins.