Le virus de la Dengue exploite les récepteurs à phosphatidylsérine et le mimétisme apoptotique pour son entrée infectieuse
Auteur / Autrice : | Manuel Perera |
Direction : | Ali Amara |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biothérapies et biotechnologies |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
La dengue est aujourd'hui un problème majeur de santé publique. L'agent étiologique de cette maladie est le virus de la dengue (DV), un pathogène émergent transmis à l'humain par des moustiques. Malgré d'intenses efforts, la caractérisation des interactions moléculaires qu'établit le DV avec la cellule cible lors des étapes initiales de l'infection, ainsi que l'identification des récepteurs permettant l'entrée virale demeurent à ce jour mal comprises. L'objectif général de mon travail de thèse a été de contribuer à comprendre la biologie cellulaire de l'entrée du DV et, plus pre��cisément, à rechercher et caractériser de nouveaux récepteurs viraux. Dans ce but, nous avons réalisé un crible génétique à grande échelle permettant d'identifier des récepteurs cellulaires capables de promouvoir l'infection dans des cellules faiblement permissives au DV. Cette approche nous a permis d'identifier trois familles de molécules, TIM, TAM et CD300, comme potentiels récepteurs d'entrée du DV. Ces molécules ont la remarquable capacité d'interagir avec la phosphatidylsérine (PtdSer) à la surface des cellules apoptotiques. Nous avons démontré que ce phospholipide est incorporé dans les particules virales et qu'il est reconnu directement ou indirectement par les récepteurs TIM, TAM et CD300. Ce mode d'interaction potentialise fortement l'entrée infectieuse du DV et d'autres flavivirus dans divers modèles cellulaires selon un mécanisme qui mime la reconnaissance et l'élimination des cellules apoptotiques. Ces résultats indiquent que le DV utilise une stratégie de «mimétisme apoptotique » pour infecter des cellules et élargir son tropisme cellulaire.