La subversion du désir féminin : approche psychanalytique de ses conséquences dans la culture
Auteur / Autrice : | Hélène Godefroy |
Direction : | Fethi Benslama |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche en psychopathologie et psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Vanier |
Rapporteur / Rapporteuse : Ouriel Rosenblum, Pascale Macary |
Résumé
La clinique psychanalytique et le terrain social montrent aujourd'hui une poussée du féminin subvertissant le monde masculin, et avec lui les normes prescrites par la pensée phallique. Depuis la chute du patriarcat, initiée par S. De Beauvoir, s'observe en effet une émancipation de la jouissance des femmes, exprimée par un désir d'entreprendre et une mutation de leur comportement amoureux. En fait, la révolution féministe a permis au désir structural des femmes de sortir de sa répression éducative, leur autorisant non seulement de s'approprier le terrain phallique, autrefois réservé aux hommes; Mais aussi, en s'en prenant au genre, de mettre à jour la bisexualité psychique; révélant pour les deux sexes le versant féminisé de la pulsion comme marque de la castration par le père, prouvant l'inaltérabilité de sa métaphore. Ainsi les femmes ont saisi que le phallus n'était pas le pénis, mais un bien commun aux deux sexes toujours à fantasmatiquement recréer. De fait elles ne partagent plus le mépris qui stigmatisait leur sexe, assumant même leur féminité, choisissant désormais leur jouissance avant la maternité. Excluant même les hommes de la fécondation, si ce n'est de la filiation, en ayant recours, hors sexualité, à l'offre médicale à présent capable de réaliser dans le réel les théories sexuelles infantiles. D'où l'impact sur les idéaux culturels, opérant un basculement du fantasme de Un(e) enfant est battue en Un homme est battu par le père de la femme. Celle-ci, moins culpabilisée, multiplie les rencontres, diffère la vie conjugale et retarde la maternité. Alors que l'homme devenu plus frileux révèle une civilisation marquée par une crainte masculine de la féminisation.