Auteur / Autrice : | Erika Valmorbida |
Direction : | Georges Charbonneau, Umberto Galimberti, Ivana Padoan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychopathologie et Psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 en cotutelle avec Università Ca' Foscari Venezia (Venise, Italie) |
Mots clés
Résumé
L'automutilation est la vie qui se révolte contre elle-même. Elle touche et blesse une des possibilités d'existence de l'être humain : la corporéité. Nous allons tenter, dans les limites du caractère pensable de la question, de comprendre le sens du rapport au monde, à soi et aux autres qui est contenu dans ces formes particulières de violences, que sont les automutilations et les situations limites qui peuvent lui être associées. Nous voulons aussi le distinguer clairement de l'intention et de l'acte suicidaire. La question est délicate car le sens existentiel de l'automutilation peut emprunter à celui du suicide mais se révéler aussi très différent ; c'est ce qui fait l'originalité de son phénomène. Dans l'automutilation, le but n'est pas de mourir mais reste celui de vivre. A travers cette distinction, il s'agira de mettre à jour la multiplicité des intentions de sens que portent ces conduites automutilatrices. Ces conduites, prises dans le champ de l'action immédiate, en effet sont loin d'avoir un sens plein et univoque. La violence automutilatrice contient un appel intersubjectif caché. C'est un acte complexe porté par des intentions plurivoques, mal élaborées, avortés ou précipités, et de ce fait, difficiles à interpréter. Cependant l'exploration des phénomènes de tatouages, de piercings extrêmes ou d'autres manifestations esthétiques impliquant un acte de violence à la peau ou aux muqueuses, aide à en comprendre la dynamique. Recomposer le chemin du sens qui leur permet d'aboutir ou de rester en deçà d'un actE automutilatoire est d'une grande importance, aussi bien pour la recherche clinique, psychopathologique et aussi éthique.