Etude de la contribution de la pulsion de mort à la construction psychique à partir de son opérateur psychique, l'indifférence

Study of indifference as a psychic operator for the death drive in its contribution to psychic construction

• Auteur / Autrice : Marie-Agnès Tessier
• Direction : Jean-Bernard Chapelier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Psychopathologie et Psychanalyse
• Date : Soutenance en 2014
• Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

Mots clés contrôlés

Mélancolie

Indifférence (philosophie)

Liaison (psychanalyse)

Identification (psychologie)

Pulsion de mort

Résumé

La pulsion de mort apporte son énergie de déliaison à la construction psychique grâce à son opérateur psychique, l'indifférence. C'est à l'opposition amour-indifférence que Freud se réfère pour décrire la polarité Moi-monde extérieur précédant la polarité plaisir-déplaisir. Cette trace de l'indifférence initiale perle dans les travaux psychanalytiques contemporains, dans lesquels elle est souvent désignée implicitement. Cette recherche s'appuie sur un éventail clinique large (autisme, pathologie narcissique, états limites, névrose). L'enjeu est de montrer que l'indifférence a une valeur heuristique pour éclairer les conflits psychiques trouvant leur cause en-deçà du conflit libidinal, ainsi que ceux relevant de plusieurs générations pulsionnelles, quand le levier oedipien est inopérant. Le statut métapsychologique de l'indifférence déborde celui du « représentant-affect ». Son activité traverse la psyché, de l'organique jusqu'à la pensée. L'indifférence apparaît alors être l'énergie de la pulsion de mort, énergie à charge quantitative et qualitative négative, antagoniste à la libido. Présente au sein du masochisme originaire, dans son orientation interne elle tire vers l'indifférencié et dans son orientation externe, par son intrication avec Eros, elle produit la différenciation. Elle est essentielle à la naissance psychique, permettant la création d'un espace interne pour le sujet et elle est le vecteur de vide qui oriente vers le père. Elle permet aussi de questionner les énigmes de la souffrance et de la mélancolie.

'The death drive brings its power of un-binding to the psychic structure through indifference, its psychic operator. It is the opposition love-indifference, to which Freud refers, that describes the polarity of the "Me-outside world" preceding the polarity of "pleasure-displeasure". This trace of original indifference pearls contemporary psychoanalytic works, to which it is often referred implicitly. This research is based on a broad clinical spectrum (autism, narcissistic pathology, borderline states, neurosis). The challenge is to show that indifference has a heuristic value which gives insight to the psychic conflicts finding their cause below and beyond the libidinal conflict, as well as those of several instinctual generations, when the Oedipal lever is in-operative. The meta-psychological status of indifference goes beyond that of an "affect -representative". Its activity transcends the psyche, moving from the organic to thought. Indifference appears to be the energy of the death drive, a quantitative and qualitative charge, negative and an antagonist to the libido. Present in original masocî%ism, indifference draws towards the un-differentiated through its internai orientation and through its external orientation, by its enmeshment with Eros, it produces differentiation. Indifference is essential to the psychic birth process, allowing for the subject's creation of an internai space as well as serving as vector of emptiness, hence directing towards the father. It also opens to questioning the mysteries of suffering and melancholy.