Thèse soutenue

Transformations sociales en banlieue rouge : politiques locales, stratégies résidentielles et inscription territoriale des classes moyennes

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Auteur / Autrice : Lina Raad
Direction : Sylvie Fol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : [Sciences des territoires]
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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La banlieue rouge, ceinture de municipalités autour de Paris conquises par le Parti communiste à partir des années 1920, s'est longtemps caractérisée par des politiques de redistribution sociale en faveur de la classe ouvrière, en particulier dans le champ de l'habitat. Depuis les années 1970, la banlieue rouge a été marquée par de profondes transformations économiques et sociales qui ont déstabilisé le communisme municipal. Cette thèse porte sur les interactions entre les politiques locales de l'habitat en banlieue rouge et les stratégies résidentielles et l'inscription territoriale des classes moyennes, dans des contextes socio-spatiaux où ces ménages restent très minoritaires. Depuis les années 1980, l'objectif de mixité sociale est central dans les politiques locales de l'habitat en banlieue rouge ; ces municipalités ont choisi de diversifier l'offre de logement, au sein du parc social mais également en développant le logement privé. La volonté d'attirer et de fixer des classes moyennes entre en tension avec la nécessité de loger les classes populaires et populations démunies. Cette thèse montre que les municipalités communistes se distinguent toujours par une forte régulation et des pratiques d'innovation dans le champ de l'habitat. L'enquête de terrain menée auprès des classes moyennes dans deux communes (Bagnolet, Saint-Denis) permet de nuancer le rôle des contraintes économiques dans leurs stratégies résidentielles : leur installation en banlieue rouge leur permet de satisfaire des aspirations à l'égard du logement mais aussi du quartier de résidence. En outre, certains ménages expriment une préférence pour les quartiers populaires et ont un rapport positif à la mixité sociale, dans certains cas assorti d'un engagement auprès des populations défavorisées. D'autres sont plus réservés à l'égard de la mixité sociale, et adoptent des stratégies de conquête territoriale, ou choisissent de quitter la banlieue rouge pour s'installer dans de quartiers plus aisés. Nous analysons les ressorts de l'ancrage et du rapport à la mixité sociale des classes moyennes, en les reliant à leurs trajectoires sociales et résidentielles.