L' écriture des émotions dans l'Homme qui rit de Victor Hugo et ses lectures : illustrations, parodies, adaptations
Auteur / Autrice : | Brigitte Braud |
Direction : | Claude Millet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | [Histoire et Sémiologie du Texte et de l'Image] |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
L'Homme qui rit, roman de Victor Hugo paru en 1869, exhibe dès le titre une réaction émotive, celle du rire, un masque trompeur et réducteur des émotions réduites à une seule pour le héros Gwynplaine. L'enfant abandonné et défiguré par les Comprachicos sauve un nourrisson aveugle : accueillis et adoptés par un vieux saltimbanque Ursus, et son loup Homo. Une petite famille se construit et se constituera en troupe ambulante de théâtre. L'errance des personnages apporte son lot de succès publics mais aussi d'éclatements. Leur voyage de Portland à Londres inverse la joie quotidienne et rappelle les origines du lord clown qui séparent les héros. Le romancier, « Homme océan », développe une esthétique de la démesure qui s'empare du grand Tout : cosmos, personnages, objets, histoires manifestent des émotions humaines les plus variées. Rires, pleurs, cris, silences, effrois, tremblements traversent ainsi tout le roman. Comme fréquemment à l'époque, de nombreuses réécritures textuelles, visuelles sont effectuées. Les illustrateurs qui s'emparent du roman sont Daniel Vierge, Georges Rochegrosse, Édouard Delort. Les principaux parodistes sont Touchatout, Mario Aris et Le Guillois, Sainte Paresse et Vémar. L'adaptation cinématographique retenue est la seule réellement disponible : The Man who laughs de Paul Leni en 1928. L'ensemble de ces réécritures souligne à quel point le roman porte les émotions à leur paroxysme en les explorant : pour s'en moquer ou pour les mettre en lumière les « instants féconds » sont légion. Ces transports d'émois que les artistes convoquent se chargent de transfigurer le lecteur souvent spectateur d'une mise en scène très choisie.