Thèse de doctorat en Psychologie
Sous la direction de Thierry Nazzi.
Soutenue le 18-11-2014
à Paris 5 , dans le cadre de École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine ; 1996-....) .
Le président du jury était Anne Christophe.
Le jury était composé de Thierry Nazzi, Anne Christophe, Caroline Floccia, Laura Bosch Galceran, Pierre Hallé.
Les rapporteurs étaient Caroline Floccia, Laura Bosch Galceran.
Les mots étant rarement produits hors contexte phrastique, les enfants vont devoir les extraire du flux de parole pour les apprendre. Les probabilités de transition (Saffran et al., 1996) et les unités rythmiques (Nazzi et al., 2006) seraient cruciales à l'émergence de la segmentation. Les formes sonores segmentées seront par la suite mémorisées en représentations phonétiquement détaillées. Cependant, selon Nespor et al. (2003) les consonnes seraient plus impliquées au niveau lexical que les voyelles, proposant un biais consonantique dans la reconnaissance des formes sonores segmentées. Le premier axe de ma thèse s'intéresse aux capacités précoces de segmentation chez les enfants francophones nés à terme et prématurés afin de déterminer quand elles émergent et dans quelle mesure les unités rythmiques sont impliquées. Le second s'intéresse à l'émergence et à l'origine du biais consonantique. Les résultats montrent que (1) les enfants nés à terme et prématurés sont capables de segmenter la parole en utilisant l'unité syllabique dès 6 mois ; (2) d'un biais vocalique à 6 mois, les enfants francophones, acquièrent un biais consonantique à 8 mois dans la reconnaissance de formes sonores segmentées ; (3) le biais consonantique proviendrait donc de l'acquisition des propriétés acoustiques/phonétiques de la langue maternelle.
Early development in segmenting word forms : rhythmic units, vowels and then consonants
Since words are rarely produced in isolation, one of the first steps in acquiring new words is to segment them from continuous speech. Transitional probabilities (Saffran et al., 1996) and rhythmic units (Nazzi et al., 2006) have been proposed to be crucial at segmentation onset. Segmented word forms will then have to be stored as phonetically-specified representations for future recognition. However, Nespor et al. (2003) hypothesized that consonants, more than vowels, are involved at the lexical level, proposing a consonant bias in early word processing.The first part of my dissertation investigates preterm and full-term infants' segmentation abilities to determine when they emerge and to what extent rhythmic units are involved. The second part investigates the emergence and origin of the consonant bias in recognizing segmented word forms with full-term infants. Results show that (1) both preterm and full-term 6-month-olds are able to segment speech by using syllabic units; (2) French-learning infants switch from a vowel bias at 6 months to an adult-like consonant bias in recognizing segmented word forms; (3) the consonant bias emerging between 6 and 8 months of age, it would result from the processing and learning of the acoustic/phonetic properties on the language being acquired.
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