Thèse soutenue

Pratiques de l'enseignement des sciences expérimentales et de la technologie en cycle 3 dans un milieu multiculturel : cas de la Guyane

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Auteur / Autrice : Henri-Pierre Déliou
Direction : Joël Lebeaume
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 15/10/2014
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Education Discours Apprentissages / EDA
Jury : Président / Présidente : Dominique Groux
Examinateurs / Examinatrices : Joël Lebeaume, Dominique Groux, Daniel Raichvarg, Joël Bisault, Antoine Delcroix, Michel Colardelle
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Raichvarg, Joël Bisault

Mots clés

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Résumé

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Dans le contexte particulier de la Guyane, il y a une forte carence de l’enseignement des sciences et de la technologie en cycle 3 du primaire. Celle-ci est habituellement imputée aux « manque de temps, manque de matériel ou de ressources, manque de goût à cet enseignement, manque de formation initiale, manque de formation disciplinaire à l’IUFM, manque d’appuis spécialisés… ». Nous faisons l’hypothèse que le multilinguisme pourrait être aussi une des causes principales de cette carence, car beaucoup d’enseignants affirment que le français et les mathématiques sont des prérequis à l’approche des sciences expérimentales et de la technologie. Nous postulons que la démarche d’investigation préconisée dans l’enseignement des sciences et de la technologie peut être une « discipline outil » pour la maîtrise du langage, oral, lu et écrit. Notre recherche est donc centrée sur la pratique enseignante. Afin d’obtenir les données, un questionnaire a été passé auprès de toutes les classes du cycle 3 de Guyane. Les 167 réponses ont constitué un état des lieux représentatif de l’enseignement des sciences et de la technologie en Guyane. Des entretiens d’explicitation complémentaires ont mis en évidence des situations contradictoires explicatives de la carence de cet enseignement. D’une part, une forte pression sociale, politique, institutionnelle et hiérarchique fixe les priorités d’enseignement au français et aux mathématiques, et instaure ainsi un obstacle majeur à l’enseignement des sciences et de la technologie. D’autre part, les professeurs des écoles mobilisent près de 50 % de leur temps et de leurs compétences à la gestion de la classe et du comportement des élèves. Les jeunes professeurs n’ont pas de formation initiale aux techniques éducatives favorisant l’intégration scolaire. Notre recherche montre que la polyvalence du professeur des écoles est fondée sur un système dual dont les missions simultanées sont l’enseignement et l’éducation. L’observation, la manipulation ou l’expérimentation préconisées par la démarche d’investigation renforcent la motivation des élèves et participent à l’instauration d’une démarche pédagogique active puérocentrée par laquelle l’enfant se scolarise, intègre la culture scolaire et devient un élève réceptif aux enseignements. Ainsi, l’enseignement des sciences expérimentales et de la technologie devient une « discipline outil » au profit des autres matières dont le français et les mathématiques.