Vie conjugale, comportements procréatifs et rapports de genre dans les Territoires palestiniens
Auteur / Autrice : | Sarah Memmi |
Direction : | Annabel Desgrées du Loû |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, demographie |
Date : | Soutenance le 24/11/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Carla Obermeyer Makhlouf |
Examinateurs / Examinatrices : Annabel Desgrées du Loû, Carla Obermeyer Makhlouf, Marie Ladier-Fouladi, Didier Breton, Stéphanie Latte Abdallah | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Ladier-Fouladi, Didier Breton |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose d’étudier les choix et les pratiques relatifs à la fécondité et au contrôle des naissances à travers le prisme des rapports de genre à l’œuvre au sein du couple palestinien et ce, dans un contexte social, économique et politique marqué par l’instabilité et une importante restriction à la mobilité. La recherche s’appuie sur une analyse secondaire des données d’enquête menée par le Palestinian Central Bureau of Statistics en 2006 auprès de 5266 Palestiniennes mariées âgées de 15 à 54 ans et sur une enquête de terrain réalisée entre 2010 et 2011 en Cisjordanie et à Jérusalem-Est auprès de Palestiniens mariés, de personnels médicaux et acteurs du développement qui travaillent sur la question des femmes et de la santé reproductive. J’ai tout d’abord mis au jour les principales évolutions sociodémographiques de la société palestinienne. Puis, j’ai exploré les caractéristiques de la structure conjugale palestinienne, le fonctionnement interne du couple et la perception qu’en ont les partenaires qui le composent. L’analyse révèle un large spectre de comportements, du plus conforme aux normes et aux valeurs véhiculées par la société, jusqu’au plus individualisé ou « conjugalisé », obéissant à des logiques continuellement rediscutées et réajustées entre les conjoints. Ce travail montre également comment le contexte socio-politique façonne les trajectoires individuelles ou conjugales et participe au réagencement des rapports entre conjoints. Enfin, j’ai examiné l’organisation conjugale de la procréation. Les résultats mettent en lumière les choix et les pratiques relatifs à la fécondité et au contrôle des naissances et ce, de manière différenciée selon les relations et les rapports de genre à l’œuvre au sein du couple. Ces comportements dépendent par ailleurs des représentations et des normes procréatives socialement véhiculées. Plus globalement, cette recherche donne à voir des transformations des rôles conjugaux, modifiant en particulier les représentations de la masculinité et de la féminité et soulignant l’existence d’un couple plus autonome, égalitaire et investi de liens affectifs.