Thèse soutenue

L’élégie en Europe au XXe siècle : persistance et métamorphoses d’un genre littéraire antique dans les poésies européennes de langue française, allemande, anglaise, italienne, espagnole et grecque

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Auteur / Autrice : Laetitia Reibaud
Direction : Jean-Yves Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 18/10/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Maulpoix
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Arnould, Michèle Finck, Christine Lombez

Résumé

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On croyait l’élégie disparue après l’apogée qu’avait connue le genre pendant le Romantisme et après les attaques dont il avait été la cible, les poètes « modernes » ayant choisi de s’affirmer contre les « excès » du lyrisme romantique dont l’élégie était devenue la caricature. Le lyrisme et la poésie de la première personne sont eux-mêmes restés au centre des attaques et des moqueries durant tout le XXe siècle. C’est pourtant à une renaissance du genre que l’on assiste, timide et progressive dans la première moitié du XXe siècle, puis à une véritable recrudescence dans la seconde moitié du siècle. Les noms des plus grands poètes s’associent aux titres de recueils d’élégies : outre les très célèbres Élégies de Duino de Rilke (1923), ce sont par exemple les Élégies de Juan Ramón Jiménez (1908), les Élégies et satires de Karyotákis (1927), les Hollywoodelegien (1942) et les Buckower Elegien (1953) de Brecht, les Élégies de Pierre Emmanuel (1940), de Jean Grosjean (1967), les Élégies d’Oxópetra d’Elýtis (1991), ou encore les trois grands recueils posthumes de Nelly Sachs, Schwedische Elegien (1940), Die Elegien von den Spuren im Sande (1943) et Elegien auf den Tod meiner Mutter (1950). L’élégie, née au VIIe siècle avant J.-C., est bien vivante au XXe siècle. Face à une telle longévité, trois questions se posent, qui structurent notre travail : sous quelles formes et selon quelle(s) définition(s) l’élégie existe-t-elle au XXe siècle ? Comment joue-t-elle des rapports entre modernités et traditions ? Comment se repositionne-t-elle face aux attaques virulentes des détracteurs du lyrisme et par quoi se caractérisent les nouveaux lyrismes qu’elle met en jeu au XXe siècle ?