L'œuvre poétique tardive de Jean Hans Arp (1886-1966)
Auteur / Autrice : | Agathe Mareuge |
Direction : | Bernard Banoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 10/10/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Représentations et identités. Espaces germanophone, nordique et néerlandophone (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Lartillot |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Cassagnau, Isabelle Ewig, Eric Robertson, Sandro Zanetti |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’étude de l’oeuvre poétique tardive de l’artiste Jean Hans Arp (1886-1966) révèle que l’opposition entre non-sens et sens, au moyen de laquelle est souvent analysé le passage de sa production dada à sa poésie des années cinquante et soixante, n’a pas lieu d’être. L’introduction d’une cohérence aux plans formel et structurel permet au plan sémantique le maintien de la plurivocité et de la contradiction. L’analyse des formes poétiques arpiennes montre l’existence d’une invention et d’une variété formelles intactes dans la production tardives, entre actualisation de formes anciennes et innovation. Cette tension anime également son activité anthologique et éditoriale, comprise comme élément constituant de sa poétique tardive : le poète déploie des stratégies visant à constituer, entre soixante et quatre-vingts ans, une oeuvre réflexive, intégrant les cinquante années de production antérieure, mais en déjouant constamment les écueils de l’(auto-)monumentalité. Le rapport entretenu avec la réalité extérieure au langage connaît un bouleversement référentiel après 1943-1945. La critique accrue de la rationalité occidentale et l’exigence d’expression subjective conduisent à la mise en place d’un discours poétique sur le monde et sur les capacités du langage, une « cosmogonie de poche » à la fois humble et démiurgique. Elle consiste en une confiance inaltérée dans le pouvoir créateur du langage poétique, capable de créer d’autres mondes. Cette modernité radicale d’Arp, exacerbée car revendiquée, le situe de façon originale dans le contexte du devenir des avant-gardes européennes après 1945 et met en lumière la spécificité de son appartenance à une génération de transition.