Thèse soutenue

La raison à l'épreuve du sensible : depuis Husserl et Levinas

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Auteur / Autrice : Paula Lorelle
Direction : Claude Romano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 01/12/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Danielle Cohen-Levinas
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Barbaras, Jean-François Lavigne, Anthony J. Steinbock

Résumé

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Avec la phénoménologie, naît une nouvelle idée de la raison qui, au-delà de l’alternative du rationalisme et de l’irrationalisme et contre sa réduction kantienne à une faculté, est redéfinie à l’aune de l’expérience qu’elle permet de décrire. Mais la difficulté survient lorsqu’il s’agit d’atteindre la raison de l’expérience sensible elle-même, en son irréductibilité à toute exigence rationnelle - en son caractère particulier, complexe, lacunaire ou indéterminé. Dès lors, à quelles conditions peut-on penser une logique du sensible, sans aussitôt trahir le sensible ou perdre la raison ? Le projet husserlien d’une « logique-du-monde » exige en sa compréhension comme en son renouvellement, une réévaluation des concepts de « raison » et de « sensibilité ». Notre travail consiste donc en l’étude problématique et critique de ces concepts, depuis deux moments de leur déploiement :leur inauguration husserlienne et leur radicalisation lévinassienne. Le choix de ces deux oeuvres a pour intérêt historique de mesurer l’ampleur de l’élargissement phénoménologique de la raison – d’une conception« intellectualiste » de la sensibilité chez Husserl à sa profondeur lévinassienne ; et pour intérêt problématique de mener le problème à son terme et dans ses dernières contrées, là où le sensible n’apparaît plus comme pétri de sens mais dans son irrationalité même, là où la sensibilité n’est plus la saisie perceptive d’une identité mais l’expérience affective radicale d’une exposition à l’altérité. C’est donc en sa fondamentale équivocité que la sensibilité doit se faire le lieu d’une épreuve renouvelée de la raison, le principe critique de la rationalité mobilisée par sa description.