Thèse soutenue

Le mal dans les récits français des années 1950 : terreur et rhétorique
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Auteur / Autrice : Perrine Coudurier
Direction : Didier Alexandre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 26/11/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Louette
Examinateurs / Examinatrices : Ann Jefferson, Dominique Rabaté, Pierre Schoentjes

Résumé

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Notre travail porte sur le traitement de la question du mal dans des récits français publiés entre 1945 et 1962, soit entre deux procès ayant interrogé la spécificité du mal et de la culpabilité, celui de Nuremberg d’une part, celui d’Eichmann d’autre part. Ces écrits sont des récits de l’après publiés par des écrivains qui ont participé à la guerre (comme Simon ou Camus) ou qui n’en ont reçu que des échos lointains (comme Butor ou Bataille). Le fil conducteur de notre analyse s’appuie sur l’essai de Paulhan, Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres, lequel nous a permis d’étudier le mal non seulement dans son versant historique au prisme de la terreur nazie et de ses conséquences, mais aussi dans son versant littéraire, entendant alors le terme de terreur dans le sens métaphorique que lui accordent Paulhan et Sade avant lui. La terreur est contrebalancée en permanence dans ces écrits et dans notre travail par son opposé, la rhétorique, et engendre la constitution d’une génération de romanciers « antimodernes » qui accèdent à une modernité esthétique sans renier la tradition romanesque du XIXe. L’approche du mal en termes de terreur et de rhétorique nous permet ainsi de concevoir la spécificité du traitement du mal chez Sartre, Bataille ou dans la littérature de témoignage, mais également de réinterroger sur nouveaux frais le statut du Nouveau Roman au prisme d’une historicité souvent déniée par la critique et de marquer l’oscillation de ce groupe de romanciers entre terreur et rhétorique. Cherchant l’hermétisme, l’exception, les nouveaux romanciers sont par ailleurs en quête d’une rhétorique fédératrice, capable de refonder une communauté brisée par la guerre.