Thèse soutenue

La Renaissance italienne dans les rues du Ghetto : autour de l’œuvre poétique yiddish d’Élia Lévita (1469-1549)

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Auteur / Autrice : Arnaud Bikard
Direction : François LecercleDelphine Bechtel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 22/11/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris ; 1981-....) - Centre interdisciplinaire de recherches centre-européennes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Yves Masson
Examinateurs / Examinatrices : Jean Baumgarten, Françoise Lavocat, Giuseppe Sangirardi

Résumé

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La thèse constitue la première étude d’ensemble de l’œuvre poétique yiddish d’Élia Lévita (1469-1549) qui cherche à définir sa place dans la littérature de la Renaissance en analysant les transferts esthétiques et culturels ayant présidé à sa production. Elle situe l’œuvre vernaculaire de ce savant hébraïste, proche des humanistes chrétiens, dans les traditions poétiques juives hébraïques et yiddish et dans la logique d’une affirmation du rôle de l’écrivain et de la langue vernaculaire dans la société juive. Elle analyse également la portée des modèles extérieurs, chrétiens, en insistant sur l’inscription des romans de chevalerie de Lévita dans l’évolution générale du genre chevaleresque en Italie, et met en évidence le rôle fondamental qu’a joué l’Arioste, et en particulier le Roland furieux, dans le raffinement progressif du projet esthétique de l’auteur. Enfin, elle propose la première analyse d’un certain nombre de textes de la littérature yiddish ancienne, conservés dans des manuscrits, et fournit des arguments pour l’attribution de nouvelles œuvres à Lévita, dont un long poème satirique sur les femmes. Par son ampleur et par sa variété, l’œuvre vernaculaire d’Élia Lévita constitue non seulement la première œuvre moderne de la littérature yiddish mais aussi un cas particulièrement éclairant sur la diffusion des modèles esthétiques de la Renaissance dans des catégories ethniques (les juifs) et sociales (les classes populaires) que l’on aurait pu croire éloignées de ces mutations culturelles.